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Page:La rebellion de 1837 à Saint-Eustache.djvu/209

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de ne pas s’ameuter contre M. Globensky et de suivre ses avis. Ma remarque était à peine formulée qu’elle m’attira de la part de M. Scott, qui était alors dans un moment d’exaspération, une avalanche d’injures et de lieux communs que je ne veux pas relater.

Ayant vu que dans maintes et maintes occasions, mes compagnons d’armes se livraient à des excès qui me répugnaient, particulièrement quand ils pillaient, menaçaient et insultaient les loyaux, je décidai alors de fuir le camp. Aussi, trois jours avant le feu ou la bataille, j’eus le bonheur de pouvoir m’évader ; mais non sans peine et misère, car les approches du village étaient gardées par des piquets d’insurgés ou sentinelles, qui avaient ordre d’arrêter ou de tuer les déserteurs.

Comme M. Paul Boileau, je dis que si j’étais appelé, aujourd’hui, à donner mon opinion sur les troubles de 1837, je répondrais à l’instant que si de tels événements devaient reparaître ou se renouveler, je ne consentirais jamais à y prendre part et je préférerais endurer la mort plutôt que de vouloir m’en mêler.

En foi de quoi, j’ai signé la présente déclaration, en faisant ma marque en la présence du Révérend Messire Guyon et du Docteur Victor Perrault, ce vingt-neuvième jour du mois de septembre mil huit cent soixante-dix-sept.

sa
Luc X Girouard.
marque
 
L. T. Guyon, Ptre., curé témoins.
Dr : V. Perrault