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Page:La rebellion de 1837 à Saint-Eustache.djvu/215

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aurait dû être respecté et suivi ; car ces sages conseillers savaient tous que les patriotes seraient massacrés s’ils persistaient dans leur rébellion ;

2o C’est que les chefs entêtés et imprudents ont manqué de tact, de savoir, de prudence et d’humanité, en provoquant et en encourageant les habitants à se rebeller et à s’armer ;

3o C’est que ces mêmes chefs devaient être remués et guidés par des sentiments inexplicables ou plutôt poussés par l’orgueil seul de commander leurs compatriotes, ou par l’ambition d’arriver à un poste important dans le cas où l’insurrection aurait été victorieuse, pour exposer et tromper leurs frères comme ils l’ont fait. De plus, peuvent-ils être excusables d’avoir laissé vivre les insurgés dans l’oisiveté et les plaisirs, au lieu de leur enseigner les exercices et les évolutions militaires ?

Les Canadiens ont prouvé lors de la conquête, puis en 1775, 1776 et de 1812 à 1815, que lorsqu’ils étaient bien disciplinés, que quand on les avait initiés au maniement des armes ou à l’art militaire et que lorsqu’ils avaient à leur tête de bons généraux, ils étaient braves et d’excellents soldats. Personne ne peut en douter, et si M. l’abbé Faquin parle avec un peu de sarcasme de l’attitude et de la fuite d’un certain nombre d’insurgés avant la bataille, ce n’est pas par mépris, mais plutôt pour faire voir que les chefs voulaient les faire combattre malgré eux et contre leur opinion. Enfin, s’il y a du ridicule dans ce que M. Faquin a cru devoir relater, il ne doit être appliqué qu’aux chefs.