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Page:La rebellion de 1837 à Saint-Eustache.djvu/222

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dans toutes les directions, je me sauvai moi-même et n*ai pas reparu au village pour assister à la bataille.

L’un de mes frères, Thomas, qui est mort après 1837 et qui est le seul qui a combattu dans l’église, m’a dît bien des fois que : avant la bataille, le général Colbome avait envoyé un parlementaire, pour faire des proposi- tions de paix ; que ce parlementaire qu’il a vu, était monté sur un cheval, et que la réponse qu’il reçut fut des huées et des coups de fusil.

J’avais un autre frère, du nom de François, qui au lieu d’être parmi les insurgés, faisait partie de la compa- gnie de volontaires de mon oncle, Eustache Cheval dit St-Jacques ; compagnie qui fut ajoutée à celle du capi- taine Globensky et dont je parle plus haut

Si j’avais eu alors l’expérience que j’ai aujourd’hui, je serais entré dans cette compagnie plutôt que dans Içs rangs des rebelles et cela pour trois raisons. La première, parce que les volontaires avaient droit de se protéger et de se défendre contre les persécutions sans nombre aux- quelles ils avaient été en butte. La seconde, parce que nous avions été entraînés de force au camp, où l’on ne commettait que des déprédations ; et en troisième lieu, parce que nos chefs, comme Girod et le Dr. Chéaier, nous avaient honteusement trompés. j

J’ai aussi fait partie des piquets ou groupes de soldats, qui parmi les patriotes gardaient les approches du vil- lage et qui avaient ordre d’emprisonner ou de tuer tous ceux qui auraient voulu s’évader ou s’enfuir du camp.