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Page:La rebellion de 1837 à Saint-Eustache.djvu/234

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absolue régnait despotiquement, me disaient le Dr. Chénier ainsi que M. Scott ; et cela au préjudice de la nationalité canadienne-française, que l’on voulait éloigner non seulement du timon des affaires, mais que l’on voulait anéantir en l’anglifiant.

Croyant à ces représentations qui m’étaient faites par des hommes comme le Dr. Chénier et M. Scott, qui étaient mes amis et dans lesquels j’avais une entière confiance, je me laissai entraîner par le courant révolutionnaire, auquel je me dévouai corps et bien, croyant que mon honneur et ma race me le commandaient.

Ayant eu, à diverses reprises, plusieurs conversations avec M. le curé Paquin qui desservait alors la paroisse de St-Eustache, je crus devoir me ranger de son opinion, c’est-à-dire que la prise des armes et la rébellion étaient une folie, et je fis part de mes appréhensions au Dr. Chénier et à M. Scott, qui me répondirent tous deux : que je m’étais laissé tromper et effrayer par M. Paquin, et qu’il n’y avait aucun danger à courir.

Quand, plus tard, M. Scott abandonna le camp et s’évada, je fus chargé par le général Girod et le Dr. Chénier d’aller le chercher à Ste-Thérèse, chez son frère Neil, ou de l’arrêter et le faire prisonnier. J’acceptai cette tâche difficile, d’autant plus que j’estimais beaucoup M. Scott, et j’arrivai durant la nuit à la résidence de son frère Neil, qui essaya à me faire croire que son frère William n’était pas chez lui ; mais comme je savais le contraire, j’insistai et je dis : « William n’a rien à craindre de moi, il sait