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Page:La rebellion de 1837 à Saint-Eustache.djvu/260

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Maintenant que jai cité opinion et le jugement du clergé, des patriotes de 1837, des historiens, de M. l’abbé Paquin et du grand O’Connell, je dirai aux écrivains et aux biographes : faites si vous le voulez Vhistoire de la vie des chefs de 1837 et leur apothéose, méme de ceux qui, d’aprés M. Paquin, “ sont morts en con- damnant leur conduite publiquement, sur les écha- fauds ou dans les papiers publics” ; mais puisque vous voulez bien mettre au rang des dieux les promo- teurs de l’insurrection qui ont abandonné pour la plu- part, avec ou sans raison, le champ de bataille, rendez donc honneur au moins 4 ceux qui ont été obligés de combattre, 4 ces véritables braves qui, quoique n’étant pas instruits, ont néanmoins de bonne foi et avec sincé rité combattu pour revendiquer leurs droits, et qui ont donné durant le combat une lecon de vaillance et de grandeur d’ame a plus d’un chef.

Oui, les Traversy, les Cabana, les Boileau, les Bélan- ger, les Poirier, les Robillard et plusieurs autres, par leur courage et la noblesse de leurs sentiments ont bien mérité une mention honorable dans Vhistoire de 1837 ; car, si l’on doit accorder un témoignage de louange et de distinction aux chefs de la rébellion, ces vaillants guerriers, quoique simples soldats, méritent plus que tout autre ou peut-étre seuls le titre de braves, de héros. Quant 4 moi, je ne puis les blamer, car ils ont combattu avec un sentiment de résignation ou de conviction qu’on avait inculqué dans leur ame et ils ont versé leur sang