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Page:La rebellion de 1837 à Saint-Eustache.djvu/30

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Canada," et qu’on y crut les Canadiens prêts à se rebeller." Le même historien ajoute : "Des jeunes gens bien intentionnés sans doute, épris de l’amour de leur patrie et de leurs compatriotes ; mais encore sans expérience, s’étaient jetés à corps perdu dans la carrière politique. Dans leur enthousiasme patriotique, ils devaient, en passant les bornes de la modération et de la prudence, se fourvoyer et égarer ou mener trop loin, ceux qui les voulurent suivre,"

Une pétition rédigée par la Chambre d’Assemblée et signée par les mécontents, dans laquelle on accusait Lord Dalhousie et son gouvernement, fut déposée au pied du trône. Des pétitions opposées furent aussi signées et expédiées en Angleterre. Ces pétitions diverses partirent à la fin de janvier 1828, mais l’agitation entretenue par la presse ne cessa de continuer, dit Bibaud :

"Des orateurs, ou des journalistes comme ceux qui alors étonnèrent nos oreilles, ou éblouirent nos regards, auraient pu mettre en feu toute la Grèce. Pour réprimer, régler l’enthousiasme des jeunes gens, diminuer la violence des partis, les hommes modérés n’avaient point d’organe public ; presque partout l’exaltation politique avait gagné les devants et comme dit un auteur modéré : "Lorsque la presse est livrée à la folie des partis, il y a despotisme sur la pensée : alors la médiocrité haineuse et violente usurpe la place du talent, et le génie qui n’est plus compris, abandonne le sceptre de l’éloquence aux déclamations populaires et au lieux communs des sectaires." M. Bibaud ajoute : "Le gouverneur avait