Page:La rebellion de 1837 à Saint-Eustache.djvu/307

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J’ai montré le corps du Dr Chénier à au-delà de cin- quante personnes, mais elles étaient toutes pourvues d’une permission émanée de l’autorité militaire, à l’ex- ception, bien entendu, de mon commandant, le capt. Globensky, qui est venu plusieurs fois montrer le corps du Dr Chénier à plusieurs messieurs.

L’autopsie a été faite alors, m’a-t-on dit, pour s’assurer de la cause de la mort du Dr Chénier ou comment il avait été tué ; mais je n’ai pas été présent à l’ouverture du cadavre. Tout ce que je sais, c’est que la peau et la chair de sa poitrine étaient fendues en forme de croix, et j’ai aussi remarqué que la chair était entrelardée de graisse ; mais personne plus que moi n’a pu voir à l’inté- rieur de la poitrine, puisqu’elle était refermée.

Félix Payriard ment lorsqu’il dit : " la poitrine était " découverte et le cœur pendait en dehors. Quand un " patriote arrivait ou passait là, il lui criait : Viens donc " voir ton Chénier, comme il avait le cœur pourri. Je " remarquai que la tête était couverte de caillots de

  • ’ sang, à cause des coups de crosse de fusil."

Comme je l’ai dit plus haut, j’ai vu le corps du Dr Chénier au-delà de cinquante fois et sa poitrine n’était pas découverte ; car c’est moi qui la découvrait, en ouvrant le devant de sa chemise, pour la montrer aux visiteurs munis d’une passe.

Le cœur n’a jamais pendu en dehors de la poitrine» et celui qui fait un tel avancé commet un mensonge in* fâme.