Page:La rebellion de 1837 à Saint-Eustache.djvu/340

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— 276 —

Sévère Dumont, seigneurs des Mille-Iles, aussi bien qu’avec mon père et la notabilité de l’endroit ; car, il faut le dire, presque tous les notables étaient loyaux et opposés aux révoltés avec lesquels ils furent contraints et très souvent d’avoir maille à partir.

La position d’arpenteur de mon grand’père qui lui avait fait connaître la population entière de cette partie du Nord, avec laquelle il était on ne peut plus lié, et sa réputation d’homme parfaitement renseigné et instruit, avait influencé ceux qui écoutaient ses tirades contre le gouvernement d’alors et qui tiraient la conclusion que, puisque M. LeMaire St. Germain parlait contre les autorités gouvernementales, il devait être sympathique au soulèvement et à la prise des armes. Ils se trompaient tous, car quoiqu’il approuvât les sentiments des mécon- tents, il fut toujours opposé à la violence ou à la prise des armes qu’il regardait comme un acte de grande et périlleuse folie.

Le jour de la bataille, c’est-à dire le 14 de décembre 1837, il resta chez lui et ne voulut point songer à fuir, quoique sa résidence par la position qu’elle occupait fut la plus exposée et la première qui devait essuyer le feu de l’ennemi. Il donnait pour raison qu’il n’avait rien à craindre ou à se reprocher.

Quand la fusillade commença, il se promenait dans sa maison, et quoiqu’il entendît parfaitement le bruit du canon, il s’opiniâtrait à ne pas bouger ; mais il ra- conta lui-même plus tard et en plusieurs occasions ce qui suit : " Après m’être promené philosophiquement