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Page:La rebellion de 1837 à Saint-Eustache.djvu/61

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JOURNAL HISTORIQUE, &c.

Dimanche 26 novembre. — C’est au 26 novembre 1837 que l’on peut fixer le commencement des troubles sérieux ; jusqu’à cette époque il n’y avait eu que des bruits vagues, des menaces sourdes et des essais inutiles de soulèvement. Ce jour-là, pendant la grand messe, des courriers arrivés en toute hâte de Ste-Scholastique vinrent jeter l’épouvante parmi les constitutionnels de St-Eustache, dont plusieurs prirent la fuite à l’instant même et allèrent se réfugier à Montréal, où ils semèrent l’épouvante qui s’était emparée d’eux et où ils répandirent les bruits les plus effrayans. Plusieurs d’entre eux assurèrent qu’une armée considérable de rebelles s’avançait sur la Rivière du Chêne pour s’emparer du village et de à marcher sur Montréal. Ces nouvelles qui recevaient une teinte assez forte de probabilité de la conduite des gens du sud et de la disposition bien connue des habitans de St-Benoît et des environs, portèrent le trouble dans la ville alors peu rassurée, et tinrent ses habitans dans des alertes continuelles.

Les 27 et 28. — Pendant ces deux journées, les insurgés s’occupèrent à parcourir les côtes de Ste-Scholastique et St-Eustache, pour épouvanter ceux qui n’étaient point de leur parti, désarmer les uns et forcer les autres par la crainte à marcher avec eux Le village de St-Eustache fut pendant ces deux journées dans des alarmes continuelles ; à chaque instant quelqu’un venait annoncer que les rebelles, nombreux et en armes, arrivaient au village pour en prendre possession et forcer et piller les maisons de ceux qui leur étaient opposés.

Le 29. — Le mercredi, pendant que M. le curé de StEustache était à table dans son presbytère où M. Tur-