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Page:La ruche littéraire et politique, 1853-02.djvu/5

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INTRODUCTION



L’auteur a toujours entretenu le plus profond respect, la plus sincère estime pour ceux qui font cordialement et sciemment leur religion. — Cordialement et sciemment, l’auteur insiste sur ces deux mots. — Mais autant il a de sympathie pour le véritable religieux, autant il a d’antipathie pour ceux qui font de la religion, une spéculation. Et malheureusement, l’auteur éprouve un poignant regret à le constater, ces prétendus religieux sont en grand nombre. C’est un de ces hypocrites — il faut bien appeler les choses par leur véritable nom, — que l’auteur, dans l’esquisse suivante, a voulu peindre à grands traits — à grands traits, car ce n’est rien plus qu’une ébauche qu’on offre au lecteur. Il y avait certainement plus qu’il ne fallait de matériaux pour écrire un ouvrage de longue haleine — un romancier par exemple eut trouvé dans le simple récit que nous allons faire, une riche mine à exploiter. L’auteur savait tout cela ; mais il a préféré le rôle d’historien ; et ce rôle, une fois assumé, il devait avoir à cœur de le remplir, sinon avec toute l’habileté, du moins avec toute la véracité désirable, sans exagération, sans amplification !… Ce que le lecteur va lire, n’est donc qu’un fidèle exposé de faits. Rien qui ne soit arrivé, personne qui n’ait existé dans cette esquisse de mœurs, écrite pour ainsi dire currente calamo. Le lecteur peut être convaincu de cela.

Le principal but de l’auteur se devine : c’est d’offrir dans la personne du faux dévot Paul B… un miroir à l’aide duquel, malgré son imperfection, tous les faux dévots puissent rougir de leur laideur.

Et puis, en publiant ce modeste essai, l’auteur a voulu donner l’exemple à ses jeunes amis et les engager à faire mieux.