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Page:La séparation des églises et de l'état.djvu/214

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LA SÉPARATION DES ÉGLISES ET DE L’ÉTAT


moignés par le Président de la République et toutes les autorités civiles aux dignitaires ecclésiastiques, notamment aux archevêques et cardinaux de l’Eglise romaine, etc.

La police des cultes est fortement organisée, mais presque uniquement en faveur des religions. Dans un certain nombre d’États, des lois punissent le blasphème, interdisent de travailler le dimanche ; dans presque tous les États tout désordre causé au cours de l’exercice d’un culte, toute entrave au libre exercice des cultes, toute vente de marchandises, vins ou spiritueux aux alentours des églises et temples, des lieux destinés à des réunions religieuses ou prédications en plein air (camp-meetings) sont punis de l’amende et de la prison. Les cérémonies religieuses et processions sur les voies publiques sont généralement autorisées ; pourtant une loi de 1880 les a interdites dans l’État de New-York.

Il n’y a, d’autre part, aucune loi dans les États de l’Union qui réprime spécialement des délits commis par les ecclésiastiques. Il faut dire que jusqu’à présent les ministres des divers cultes se sont presque toujours renfermés dans leur mission. La neutralité de l’État en matière religieuse coïncide réellement et effectivement, aux États-Unis, avec la neutralité des Églises en matière politique. C’est un principe unanimement reconnu que « l’Église est un corps spirituel existant dans un but spirituel et se mouvant dans les voies purement spirituelle et se mouvant (République américaine, tome IV, p. 461.) « On n’admet pas, dit le même auteur, qu’un clergyman s’immisce dans les affaires politiques et traite en chaire aucun sujet séculier. » (Ibid., p. 474). On ne peut qu’envier la grande démocratie américaine de ce que la sanction de l’opinion publique y suffise, sans aucune disposition pénale, pour réprimer certains excès.