lorsqu’un bénéficiaire, élu d’après les canons des conciles,
se trouvait en rivalité avec celui qu’avait nommé
le roi. On portait alors l’affaire devant le Grand
Conseil. Et quel abus n’entraîne point parfois la nomination
royale ! Les évêques, abandonnant le soin
de leurs diocèses, laissèrent leurs vicaires les administrer
et ils allèrent à la Cour se confondre dans
la mêlée des courtisans. Le roi tira de ce clergé domestique
d’excellents fonctionnaires. Napoléon recherchera
plus tard dans un Concordat calqué sur celui
de Bologne les avantages qu’y avait trouvés François
Ier.
Les grands corps de l’État — parlement, université — avaient vu le danger et s’étaient opposés à l’enregistrement du Concordat, puis à son exécution. Nous empruntons à la Bibliothèque historique le texte des protestations du Parlement :
« La Cour, toutes chambres assemblées, voyant et considérant les grandes menaces dont on usait à son égard, ayant tout lieu d’appréhender sa propre dissolution, qui entraînerait celle du royaume, craignant que si aucunes étaient suscitées à l’occasion du délai de la publication du Concordat, on ne lui impute des malheurs qui pourraient arriver ; craignant encore que les alliances, faites ou à faire avec les autres piinces chrétiens ne fussent rompues ou empêchées par le refus d’enregistrement, et après que la Cour a fait tout ce qui lui était humainement possible pour obvier à cette publication et eniegistrement, par devant et en présence sir Michel Blondel, évêque et duc de Langres, pair de France, comme authentique personne, elle a protesté et proteste, tant en général qu’en particulier, conjointement et divisement, qu’ils n’étaient et ne sont en leur liberté et franchise, et si la publication a lieu, ce n’était ni de l’ordonnance ou du consentement de la Cour, mais par le commandement du roi.