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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/1004

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étonnés, ils admirèrent beaucoup sa beauté.

8. Cependant, sans rien lui demander, ils la laissèrent passer, disant : Que le Dieu de nos pères vous donne sa grâce, et qu’il fortifie la résolution de votre cœur par sa force, afin que Jérusalem se glorifie en vous, et que votre nom soit au nombre des saints et des justes.

9. Et ceux qui étaient là dirent d’une seule voix : Ainsi soit ! ainsi soit !

10. Et Judith, priant le Seigneur, passa par les portes, elle et sa servante.

11. Or il arriva que, lorsqu’elle descendait de la montagne, vers le commencement du jour, les gardes avancés des Assyriens la rencontrèrent, et l’arrêtèrent, disant : D’où venez-vous, et où allez-vous ?

12. Elle répondit : Je suis fille des Hébreux ; c’est pourquoi j’ai fui de leur face, parce que j’ai reconnu qu’il arrivera qu’ils vous seront livrés en proie, parce que, vous méprisant, ils n’ont pas voulu se rendre d’eux-mêmes, afin de trouver miséricorde en votre présence.

13. Par ce motif, j’ai pensé en moi-même, disant : J’irai devant la face du prince Holoferne, afin que je lui indique leurs secrets, et que je lui montre par quelle entrée il pourra s’emparer d’eux, en sorte qu’il ne tombe pas un seul homme de son armée.

14. Et lorsque ces hommes eurent entendu ses paroles, ils regardaient sa face, et l’étonnement était dans leurs yeux, parce qu’ils admiraient beaucoup sa beauté.

15. Et ils lui dirent : Vous avez conservé votre âme, parce que vous avez pris cette résolution de descendre vers notre maître.[1]

16. Sachez donc que, lorsque vous serez en sa présence, il vous traitera bien, et vous serez très agréable à son cœur. Et ils la conduisirent au tabernacle d’Holoferne, en l’annonçant.

17. Et lorsqu’elle fut entrée devant lui, soudain Holoferne fut pris par ses yeux.

18. Et ses gardes lui dirent : Qui mépriserait le peuple des Hébreux qui ont de si belles femmes ? Est-ce que pour elles nous ne devons pas avec raison combattre contre eux ?

19. Or Judith, voyant Holoferne assis dans un pavillon, qui était de pourpre, d’or et d’éméraudes, et entremêlé de pierres précieuses,[2]

20. Et l’ayant regardé, elle s’inclina profondément devant lui, se prosternant sur la terre ; et les serviteurs d’Holoferne la relevèrent, leur maître l’ayant commandé.[3]

  1. Judith 10,15 : Vous avez, etc. ; hébraïsme pour, vous avez sauvé votre vie.
  2. Judith 10,19 : Dans un pavillon, sans doute une moustiquaire, très ornée comme il convenait au général d’une grande armée. La moustiquaire est un tissu qui empêche les moustiques, très nombreux en Orient, de pénétrer et préserve ainsi de leurs piqûres et de leur sifflement. Ce pavillon est traduit plus loin, voir Judith, 13, 10, par rideau.
  3. Judith 10,20 : Elle s’inclina, etc. ; comme c’était l’usage, quand on se présentait devant les grands.