Aller au contenu

Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/1016

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
984
INTRODUCTION AU LIVRE D’ESTHER.

Assuérus régnait depuis l’Inde jusqu’à l’Ethiopie, sur 127 provinces, qu’il ne faut pas confondre avec les 20 satrapies que Darius, fils d’Hystaspe, avait établies dans ses États. Les provinces étaient les subdivisions géographiques et ethnographiques de l’empire ; les satrapies étaient une division administrative plus générale, faite en vue du prélèvement des tributs.

Au moment où commence le récit, Assuérus est à Suse, capitale de la province de Susiane, ville forte, où le roi des Perses passait plusieurs mois de l’année. La troisième année de son règne, 482 avant J.-C., il donna un splendide festin à tous les grands de son royaume, pendant cent quatre-vingt jours, ce qu’il faut entendre en ce sens qu’ils vinrent les uns après les autres et que des premiers aux derniers invités, il s’écoula un espace de cent quatre-vingt jours.

La reine Vasthi, en ancien perse, Vahista, excellente, donna aussi un banquet à ses femmes. La reine prenait d’ordinaire ses repas avec le roi, mais non dans les festins publics. Assuérus lui ordonna de venir montrer sa beauté à ses convives, elle refusa, non sans raison, de paraître devant des gens ivres. Le message lui avait été apporté par les sept eunuques, dont le nombre correspond à celui des sept Anischaspands. Le roi, irrité de sa désobéissance, la répudia.

Par une permission particulière de la Providence, une Juive, nommée Edissa, myrte, qui prit le nom perse d’Esther ou Astre, remplaça comme reine la fière Vasthi, en 479 ou 478. C’était la nièce, de Mardochée. Dieu préparait ainsi la délivrance des Juifs, comme on va le voir dans le récit sacré.