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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/1094

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30. Ma peau est devenue noire sur moi, et mes os se sont desséchés dans une ardeur brûlante.

31. Ma harpe s’est changée en plainte lugubre, et mon orgue en voix de pleureurs.[1]

CHAPITRE 31.


1. J’ai fait un pacte avec mes yeux pour ne pas même penser à une vierge.[2]

2. Car autrement quelle part d’en haut aurait Dieu pour moi, et quel héritage des cieux, le Tout-Puissant ?

3. Est-ce que la ruine n’est pas pour le méchant, et l’aliénation des héritages pour ceux qui opèrent l’injustice ?

4. Dieu ne considère-t-il pas mes voies, et tous mes pas, ne les compte-t-il point ?

5. Si j’ai marché dans la vanité ; si mon pied s’est hâté dans la ruse ;

6. Que Dieu me pèse dans une balance juste, et qu’il connaisse ma simplicité.[3]

7. Que si mon pas s’est détourné de la voie, et si mon cœur a suivi mes yeux, et si à mes mains s’est attachée quelque souillure ;[4]

8. Que je sème et qu’un autre mange, et que ma race soit arrachée jusqu’à la racine.

9. Si mon cœur a été séduit au sujet d’une femme, et si à la porte de mon ami j’ai dressé des embûches ;

10. Que ma femme soit la prostituée d’un autre, et que d’autres la déshonorent.

11. Car l’adultère est un crime énorme, et une iniquité très grande.[5]

12. C’est un feu qui dévore jusqu’à la perdition, et qui extirpe toutes les productions.[6]

13. Si j’ai dédaigné d’aller en jugement avec mon serviteur et ma servante, lorsqu’ils disputaient contre moi.[7]

  1. Job 30,31 : Orgue. Voir, pour le sens de ce mot, Job, 21, 12.
  2. Job 31,1 : IIIe partie du XIe discours de Job : Conscience de son innocence, chapitre 31. ― Du moins sa conscience est-elle pour lui. ― 1o Il ne s’est jamais abandonné à ses passions, versets 1 à 12 ; ― 2o il ne s’est jamais servi de sa force pour traiter injustement les faibles, versets 13 à 23 ; ― 3o il n’a jamais été arrogant, comme on le lui a reproché, ni envers Dieu ni envers les hommes, versets 24 à 40.
  3. Job 31,6 : Ma simplicité ; c’est-à-dire ma droiture, mon innocence.
  4. Job 31,7 : La voie droite, juste.
  5. Job 31,11 : L’adultère ; littéralement Cela (hoc), ce dont Job vient de parler. Or c’est l’adultère qu’il a désigné dans les deux versets précédents.
  6. Job 31,12 : Jusqu’à la perdition. Le terme hébreu abaddôn signifie aussi le lieu de perdition, l’enfer. Comparer à Job, 26, 6. ― L’adultère est effectivement une vraie flamme qui dévore et les richesses, et la réputation, et les qualités les plus excellentes du corps et de l’âme. L’adultère extirpe encore toutes les productions, c’est-à-dire toute la race ou les enfants légitimes.
  7. Job 31,13 : Ici commence une suite de phrases conditionnelles entrecoupées de parenthèses que nous avons cru devoir marquer du signe ordinaire, comme on l’a fait dans le latin, au verset 18, pour faciliter l’intelligence du texte. C’est au verset 22 que se trouve la conclusion de ces phrases. ― Si j’ai dédaigné, etc. Les esclaves régulièrement n’avaient pas d’action