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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/1119

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11. Alors vinrent vers lui tous ses frères et toutes ses sœurs et tous ceux qui l’avaient connu auparavant, et ils mangèrent avec lui du pain dans sa maison, et ils secouèrent la tête sur lui, et ils le consolèrent de tout le mal que lui avait envoyé le Seigneur, et ils lui donnèrent chacun une brebis et un pendant d’oreille d’or.[1]

12. Mais le Seigneur bénit Job dans les derniers jours plus que dans ses premiers. Et il eut quatorze mille brebis, six mille chameaux, mille paires de bœufs et mille ânesses.

13. Il eut aussi sept fils et trois filles.[2]

14. Et il appela le nom de l’une, Jour, le nom de la seconde, Cassie, et le nom de la troisième Cornustibie.

15. Or il ne se trouva pas sur toute la terre des femmes belles comme les filles de Job ; et leur père leur donna un héritage parmi leurs frères.

16. Or Job vécut après cela cent quarante ans ; et il vit ses fils et les fils de ses fils jusqu’à la quatrième génération, et il mourut vieux et plein de jours.

    une grande augmentation dans tous ses biens. Mais, comme le remarque saint Augustin, (Epist. CXX, chap. X), c’eût été peu de choses pour Job que de recevoir temporellement le double de ce qu’il avait possédé auparavant, pour récompense de cette admirable fermeté avec laquelle il avait souffert une si terrible épreuve de sa vertu. C’est donc principalement la béatitude de l’autre vie que le Saint-Esprit a voulu nous figurer par cette prospérité beaucoup plus grande que la première dont le Seigneur récompensa sa fidélité.

  1. Job 42,11 : Le mot pain, dans la langue des Hébreux, se prend très souvent pour nourriture, aliment en général, et l’expression manger du pain, ou manger le pain, signifie simplement manger, prendre de la nourriture, faire un repas. ― Secouèrent la tête sur lui. Voir, pour le vrai sens de cette expression, Job, 28, 5. (?)
  2. Job 42,13 : Et leur père leur donna, etc. ; c’est-à-dire que Job donna à ses filles leur part dans son héritage comme à ses fils. L’auteur du livre de Job, qui était Hébreu, fait cette remarque, parce que dans sa nation les filles n’héritaient pas, quand elles avaient des frères (voir Nombres, 27, 8). L’usage contraire était établi dans l’Arabie, nous le voyons confirmé par Mahomet dans le Coran. On voit la même chose parmi les Romains, dans les lois des douze Tables et dans leurs lois civiles.