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INTRODUCTION AU LIVRE DES PSAUMES.

tenu et les titres mêmes de ces chants sacrés nous apprennent qu’ils sont d’auteurs et d’époques diverses, comme le reconnaît expressément le Talmud.

David est le principal et le plus grand poète lyrique d’Israël. Ses chants se distinguent par la douceur, la tendresse, la grâce et la profondeur du sentiment. Sa note est ordinairement plaintive : plusieurs de ses chants commencent par une sombre peinture de sa désolation et de ses souffrances, mais ils se terminent par d’admirables élans de confiance en Dieu. Son amour pour Dieu et pour le tabernacle où il réside éclate en transports qui s’élèvent parfois jusqu’au sublime, comme dans le Ps. xvii. Il a composé la moitié des Psaumes que nous possédons et il mérite bien le nom de Psalmiste qui lui est donné par excellence.

Les titres des Psaumes en attribuent douze à Asaph. Quelques-uns d’entre eux sont d’excellents poèmes didactiques. Asaph était un des principaux musiciens de David. Tous les Psaumes qui portent son nom ne sont pas de lui, mais de l’un de ses descendants ou bien d’un autre Psalmiste qui s’appelait comme lui.

Onze des plus beaux psaumes sont attribués aux enfants de Coré. L’auteur n’est pas désigné individuellement, excepté dans le Ps. lxxxvii, œuvre d’Héman l’Ezrahite.

Le Ps. lxxxviii a pour auteur Éthan l’Ezrahite, un des chantres de David, comme Héman.

Divers autres auteurs ont également composé des Psaumes.

Le plus ancien des Psaumes, le lxxxixe, est de Moïse ; les plus récents sont du temps d’Esdras. La plupart, ayant David pour auteur, datent du xie siècle avant notre ère. Quelques-uns de ceux qui portent le nom d’Asaph et des enfants de Coré, à plus forte raison les anonymes, sont d’époque incertaine. La plus grande partie des Psaumes graduels, Ps. cxix-cxxxiii, sont postérieurs à la captivité. Les Ps. cxlvi-cl ont été probablement composés pour la fête de la restauration des murs de Jérusalem, du temps de Néhémie. Rien ne prouve qu’aucun de nos Psaumes ait été composé après cette date et qu’il en existe du temps des Machabées.

Le premier des cinq livres des Psaumes, qui est exclusivement davidique, a été probablement formé par le saint roi lui-même. Le second, en partie davidique, en partie lévitique, a été compilé, d’après plusieurs critiques, du temps d’Ézéchias. Nous ne pouvons dire à quelle époque ont été faites les collections des chants renfermés dans les livres III et IV, mais c’est certainement avant Esdras. C’est Esdras lui-même qui a vraisemblablement recueilli les Psaumes réunis dans le livre V.

Le sujet ordinaire des Psaumes est Dieu et l’homme en face de Dieu : Dieu dans sa grandeur, sa bonté, sa miséricorde, ses bienfaits, sa justice ; l’homme dans sa faiblesse, sa petitesse, sa misère, ses infidélités et le besoin qu’il a du secours de son Créateur.

Le premier mouvement du Psalmiste le porte toujours vers Dieu. Non seulement Dieu occupe la plus large place dans ces chants ; mais sur cent cinquante qui composent la collection, il n’y en a que dix-sept où il ne soit pas nommé dès le premier verset. L’union habituelle et la plus intime avec Dieu, tel est le caractère le plus saillant des Psaumes.

Après Dieu, c’est de l’homme surtout qu’il est question dans la poésie lyrique

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