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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/1215

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[ps. lxvii.]
1183
LES PSAUMES.

1. Psaume d’un cantique de David lui-même.[1]

2. Que Dieu se lève, et que ses ennemis soient dissipés ; et que ceux qui le haïssent fuient devant sa face.[2]

3. Comme s’évanouit la fumée, qu’ils s’évanouissent : comme la cire fond à la face du feu, qu’ainsi périssent les pécheurs à la face de Dieu.

4. Mais que les justes fassent des festins, et qu’ils exultent en la présence de Dieu ; et qu’ils se plaisent dans la joie.[3]

5. Chantez Dieu, dites un psaume à la gloire de son nom : faites un chemin à celui qui monte sur le couchant : le Seigneur est son nom. Exultez en sa présence : les pécheurs, seront troublés devant sa face,[4]

6. Lui. le père des orphelins, et le juge des veuves. Dieu est dans son lieu saint ;

7. Dieu qui fait habiter dans sa maison ceux qui sont d’un même esprit : Qui fait sortir par sa puissance ceux qui sont dans les liens, et pareillement ceux qui l’irritent, qui habitent dans des sépulcres.

8. Ô Dieu, lorsque vous sortiez en présence de votre peuple, lorsque vous passiez dans le désert,[5]
  1. Ps. 67,1 : Ce psaume, le plus difficile à comprendre de toute la collection, a été composé à l’occasion d’une guerre de David, peut-être la guerre contre les Syriens et les Ammonites, voir 2 Rois, 10-12 ; 1 Paralipomènes, 19-20, 3 ; 2 Rois, 8, 3-14 ; 1 Paralipomènes, 18, 3-13. Le verset 2 par lequel s’ouvre le psaume, est la reproduction des paroles de Moïse, voir Nombres, 10, 35, et indique que l’arche avait été portée à l’armée, ce qui eut lieu dans la guerre contre les Syriens et les Ammonites, voir 2 Rois, 11, 11. David chante sa victoire. Le psaume se divise en deux parties et en neuf strophes. La 1re partie qui sert d’introduction, versets 2 à 19, est un tableau du passé ; la 2e, versets 20 à 36, chante le triomphe présent et remercie Dieu du succès qu’il a donné à son peuple.
  2. Ps. 67,2 : Que Dieu se lève. Comparer à Nombres, 10, 35. ― Et que ses ennemis ; c’est-à-dire les Philistins et les autres peuples ennemis du Dieu des Hébreux.
    Ps. 67,2-4 : * Quand Dieu, c’est-à-dire l’arche de Dieu, se lève, ses ennemis se dissipent comme la fumée, les méchants périssent.
  3. Ps. 67,4 : Mais que les justes, etc. Comparer à 1 Paralipomènes, 15-16.
  4. Ps. 67,5 : Faites un chemin. C’est une apostrophe aux habitants des lieux où devait passer l’Arche sainte. ― Sur le couchant ; c’est-à-dire sur le mont de Sion vers le couchant.
    Ps. 67,5-7 : * Chantez en l’honneur de Dieu, préparez-lui le chemin quand il passe (dans son arche), dans son lieu saint, car il est le père de l’orphelin et le défenseur de la veuve, le libérateur du captif ; il laisse seulement les rebelles dans le tombeau ou dans le désert aride, comme porte l’hébreu.
    Ps. 67,5 : Ceux qui sont d’un même esprit (unius moris) ; le peuple israélite. ― Qui fait sortir, etc. ; qui a délivré nos pères de l’esclavage de l’Égypte par sa force toute-puissante. ― Ceux qui l’irritent, etc. On explique, dans le sens spirituel, cette fin du verset, des Gentils que Jésus-Christ a délivrés de la mort du péché et du tombeau de l’ignorance où ils étaient ensevelis, quoiqu’ils l’offensassent continuellement.
  5. Ps. 67,8 : Le Psalmiste commence à décrire les merveilles que le Seigneur opéra dans le désert après la sortie d’Égypte. Débora dans son cantique (voir Juges, 5, 4-5) et Habacuc dans sa prophétie (Habacuc, 3, 6-10) font une description semblable de la pompe du Seigneur marchant dans le désert et descendant à Sinaï.
    Ps. 67,8-11 : Les versets 6 et 7 rappellent l’Exode et ce que Dieu a fait pour son peuple dans le désert ; les versets 8 à 11 continuent à parler des merveilles de cette époque ; ils rappellent la promulgation de la loi sur le Sinaï et l’occupation de la Terre Promise. ― Vos animaux désignent Israël considéré comme un troupeau dont Dieu est le pasteur.