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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/1269

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[ps. cii.]
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LES PSAUMES.

19. Que ces choses soient écrites pour une autre génération, et le peuple qui naîtra louera le Seigneur,

20. Parce que le Seigneur a jeté un regard de son lieu saint : le Seigneur a regardé du ciel sur la terre,

21. Afin d’entendre les gémissements des détenus dans les fers, et de délivrer les fils de ceux qu’on a mis à mort,

22. Afin qu’ils annoncent dans Sion le nom du Seigneur, et sa louange dans Jérusalem,

23. Lorsque des peuples et des rois s’assembleront pour servir le Seigneur.[1]

24. Il lui a dit dans le temps de sa force : Faites-moi connaître le petit nombre de mes jours.[2]

25. Ne me rappelez pas au milieu de mes jours : à toutes les générations s’étendent vos années.

26. Au commencement, vous, Seigneur, vous avez fondé la terre, et les cieux sont les ouvrages de vos mains.

27. Pour eux, ils périront, mais vous, vous subsistez toujours ; et tous, comme un vêtement, ils vieilliront. Et vous les changerez comme un habit dont on se couvre, et ils seront changés ;[3]

28. Mais vous, vous êtes toujours le même, et vos années ne passeront pas.

29. Les fils de vos serviteurs auront une habitation, et leur postérité sera dirigée à jamais.[4]

PSAUME 102.
(Hébr., CIII).

Le Psalmiste s’invite lui-même à louer le Seigneur de ses bienfaits. Il convie tous les anges et toutes les œuvres de Dieu à le bénir avec lui.

1. De David lui-même.

Bénis, mon âme, le Seigneur ; et que tout ce qui est au-dedans de moi bénisse son saint nom.[5]

  1. Ps. 101,23 : Lorsque des peuples, etc. C’est après la venue de Jésus-Christ que ces prophéties ont été accomplies. Comparer au verset 15. ― * Le Psalmiste demande dans ces versets que tous les peuples chantent la gloire de son Dieu : « Il est exaucé, dit le comte de Maistre, après avoir appelé cette prière ; parce qu’il n’a chanté que l’Éternel, ses chants participent de l’éternité ; les accents enflammés confiés aux cordes de sa lyre divine retentissent encore, après trente siècles, dans toutes les parties de l’univers. La synagogue conserva les Psaumes ; l’Église se hâta de les adopter ; la poésie de toutes les nations chrétiennes s’en est emparée, et depuis plus de trois siècles le soleil ne cesse d’éclairer quelques temples dont les voûtes retentissent de ces hymnes sacrées. On les chante à Rome, à Genève, à Madrid, à Londres, à Québec, à Quito, à Moscou, à Pékin, à Botany-Bay ; on les murmure au Japon. »
  2. Ps. 101,24 : Il a dit. C’est ici le vrai sens du verbe hébreu que la Vulgate a rendu, d’après les Septante, par il a répondu (respondit). Quant au sujet de ce verbe, c’est probablement le pauvre (pauper) mentionné dans le titre du psaume. ― Lui ; c’est-à-dire au Seigneur, nommé au vers. précédent. ― Dans le temps de sa force ; littér. dans la voie de sa force ; lorsqu’il était dans la vigueur, à la fleur de l’âge.
  3. Ps. 101,27-28 : Saint Paul, dans Hébreux, 1, 10-12, applique les paroles de ces trois versets au Fils de Dieu.
  4. Ps. 101,29 : Sera dirigée ; selon l’hébreu, sera fermement établie.
  5. Ps. 102,1-22 : « Ce psaume, l’un des plus beaux de David, est le cantique des miséricordes du Seigneur. Elles n’ont jamais été célébrées d’un ton plus sublime, et jamais le sublime n’a été plus touchant. » (La Harpe.) ― La suite des pensées est la suivante :