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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/1286

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[ps. cx.]
LES PSAUMES.


Jusqu’à ce que je fasse de vos ennemis l’escabeau de vos pieds.

2. Le Seigneur fera sortir de Sion la verge de votre puissance ; dominez au milieu de vos ennemis.[1]

3. Avec vous est le principe au jour de votre puissance, dans les splendeurs des saints : c’est de mon sein qu’avant que lucifer existât je vous ai engendré.[2]

4. Le Seigneur a juré et il ne s’en repentira point : Vous êtes prêtre pour l’éternité, selon l’ordre de Melchisédech.[3]

5. Le Seigneur est à votre droite : il a brisé des rois au jour de sa colère.

6. Il exercera ses jugements parmi les nations, qu’il remplira de ruines, il écrasera sur la terre les têtes d’un grand nombre.

7. Il boira du torrent dans le chemin : c’est pour cela qu’il lèvera la tête.

CHAPITRE 110.
(Hébr., CXI).

Le Psalmiste loue Dieu des merveilles qu’il a faites en faveur de son ancien peuple. La plupart des Pères regardent ce psaume comme une action de grâces de Jésus-Christ et de l’Église chrétienne, pour les faveurs que Dieu a faites à ses saints, et en particulier pour l’établissement de l’Eucharistie et pour la conversion des Gentils.

    son temps, et saint Paul fait aussi au Sauveur l’application de ce passage du Psalmiste. Voir Matthieu, 22, 42-45 ; 1 Corinthiens, 15, 25 ; Hébreux, 1, 13 ; 10, 13. ― Asseyez-vous, etc. Comme Dieu, le Sauveur a toujours été à la droite de son Père ; comme homme, il n’a commencé à y être qu’après son Ascension. Comme homme, Dieu lui dit de s’asseoir à sa place, comme Dieu et Fils de Dieu, égal au Père, il prend place à sa droite : Audit quasi homo, sed quasi Filius, dit saint Ambroise. C’est la coutume en Orient que les monarques fassent asseoir à leur droite ceux à qui ils confient le gouvernement de leur empire. ― Jusqu’à ce que. Voir, sur le vrai sens de cette expression, Matthieu, 1, 25. ― L’escabeau de vos pieds. Les vainqueurs en Orient, pour humilier les vaincus, les foulaient sous leurs pieds et s’en servaient comme d’un escabeau, ainsi qu’on le voit sur des bas-reliefs assyriens.

  1. Ps. 109,2 : Sion désigne souvent, dans les prophètes, Jérusalem dont l’enceinte renfermait trois montagnes ou coteaux, Sion, Acra et Moria. ― La verge (virgam) est, selon plusieurs Pères, le sceptre de Jésus-Christ, c’est-à-dire sa croix, selon d’autres, la parole de son Évangile, qui assujettit les nations à la foi ; ou bien, suivant d’autres, la sévérité de son jugement, qui brisera les méchants avec une verge de fer (voir Psaumes, 2, 9). L’empire du Sauveur a commencé dans Sion, ou Jérusalem (voir Isaïe, 2, 3 ; Michée, 4, 2 ; Luc, 24, 47).
  2. Ps. 109,3 : Principe ; c’est-à-dire, suivant la plupart des Pères, domination, empire, principauté. ― Au jour de votre puissance ; c’est-à-dire de toute éternité, puisque la génération et le règne de Jésus-Christ, comme Dieu, sont éternels. Cependant saint Chrysostome, Théodoret, saint Augustin et saint Athanase entendent par cette expression le jour du jugement, auquel Jésus-Christ exercera son empire, sa sévérité et sa justice, en paraissant au milieu de ses anges et de ses saints (in splendoribus sanctorum). ― Ce passage est très difficile. Le texte hébreu actuel est aussi très obscur, surtout pour les 3e et 4e versets. On peut le traduire ainsi :

    Ton peuple [t’offre] spontanément [ses dons] au jour de ta puissance
    Dans la magnificence du lieu saint ;
    Du sein de l’aurore
    [Coule] la rosée de ta jeunesse.

  3. Ps. 109,4 : Voir Jean, 12, 34 ; Hébreux, 5, 6 ; 7, 17. * ― « Le passage dans lequel le roi célébré ici nous est représenté en même temps comme prêtre, fournit une des preuves les plus fortes du caractère messianique de ce psaume. » (Koenig.) ― Le Seigneur a juré et il ne s’en repentira point. « Il n’y aura