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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/2025

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29. Vous, ô roi, vous avez commencé à penser dans votre lit ce qui devait arriver dans la suite, et celui qui révèle les mystères vous a montré les choses à venir,

30. À moi aussi ce secret m’a été révélé, non par une sagesse qui est en moi plus qu’en tous les êtres vivants, mais afin que l’interprétation devînt manifeste pour le roi, et que vous connussiez les pensées de votre esprit.

31. Vous, ô roi, vous voyiez, et voilà comme une grande statue ; et cette statue grande et considérable par la hauteur, se tenait debout devant vous et son regard était terrible.

32. La tête de cette statue était d’or très pur ; mais la poitrine et les bras d’argent ; et le ventre et les cuisses d’airain ;

33. Mais les jambes de fer ; une partie des pieds était de fer, mais l’autre d’argile.

34. Vous voyiez ainsi, jusqu’à ce qu’une pierre fut détachée de la montagne sans les mains d’aucun homme, et elle frappa la statue dans ses pieds de fer, et d’argile, et elle les mit en pièces.

35. Alors furent brisés ensemble le fer, l’argile, l’airain, l’argent et l’or, et ils devinrent comme la cendre brûlante d’une aire d’été ; et ils furent emportés par le vent ; et il ne se trouva aucun lieu pour eux ; mais la pierre qui avait frappé la statue devint une grande montagne et remplit toute la terre.[1]

36. Voilà le songe ; son interprétation, nous la dirons devant vous aussi, ô roi.

37. C’est vous qui êtes le roi des rois ; et le Dieu du ciel vous a donné le royaume, et la force, et l’empire, et la gloire,[2]

38. Et tous les lieux dans lesquels habitent les fils des hommes et les bêtes de la campagne ; il a mis aussi les oiseaux du ciel en votre main, et sous votre puissance il a établi toutes choses ; c’est donc vous qui êtes la tête d’or.[3]

39. Et après vous s’élèvera un royaume moindre que vous, un royaume d’argent, puis un autre, un troisième royaume d’airain, qui commandera à toute la terre.[4]

40. Et le quatrième royaume

  1. Dn. 2,35 : Comme la cendre brûlante d’une aire d’été ; toute autre traduction ferait évidemment violence au texte de la Vulgate (Quasi in favillam æstivæ areæ). Quant au terme chaldéen hour, qui peut très bien signifier les ordures qui restent sur l’aire, après qu’on a battu les grains, rien n’empêche de supposer qu’on brûlait ces ordures, dont la cendre était emportée par le vent ; et que c’est à cela que fait allusion l’écrivain sacré. Ajoutons que le mot grec des Septante koniortos signifie, entre autres choses, cendre enlevée par le vent.
  2. Dn. 2,37 : Le roi des rois ; titre ordinaire que prenaient aussi les rois de Perse. Nabuchodonosor était alors le plus grand roi du monde.
  3. Dn. 2,38 : Les fils des hommes ; expression poétique, signifiant simplement, les hommes.
  4. Dn. 2,39 : Un royaume moindre, etc. ; c’est le royaume Médico-Persique (Médo-Perse ?) fondé par Darius le Mède et Cyrus, et qui fut moindre en effet que l’empire babylonien, tant par la durée que par l’étendue et la puissance. ― Un troisième royaume, l’empire des Grecs, fondé par Alexandre le Grand.