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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/2040

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les vases de sa maison ont été apportés devant vous ; et vous, et vos grands, et vos épouses, et vos concubines, y avez bu du vin ; et vous avez loué les dieux d’argent, et d’or, et d’airain, et de fer, et de bois, et de pierre, qui ne voient point, qui n’entendent point, qui ne sentent point ; mais le Dieu qui a en sa main votre souffle et toutes vos voies, vous ne l’avez pas glorifié.[1]

24. C’est pour cela qu’a été envoyé par lui le doigt de la main qui a écrit ce qui est tracé.

25. Or voici l’écriture qui a été tracée : MANÉ, THÉCEL, PHARÈS.[2]

26. Et voici l’interprétation de ces paroles : MANÉ : Dieu a compté les jours de votre règne, et il y a mis fin.

27. THÉCEL : Vous avez été pesé dans la balance, et vous avez été trouvé ayant trop peu de poids.

28. PHARÈS : Votre royaume a été divisé, et il a été donné aux Mèdes et aux Perses.

29. Alors, le roi ordonnant, Daniel fut vêtu de pourpre, et un collier d’or fut mis autour de son cou, et on publia à son sujet qu’il serait le troisième ayant la puissance dans son royaume.

30. Dans la même nuit, fut tué Baltassar, roi de Chaldée.

31. Et Darius le Mède lui succéda au royaume, étant âgé de soixante-deux ans.[3]

CHAPITRE 6.


1. Il plut à Darius d’établir sur le royaume cent vingt satrapes ; afin qu’il y en eût dans tout son royaume ;[4]

2. Et au-dessus d’eux, trois princes, dont un était Daniel ; afin que les satrapes leur rendissent compte, et que le roi n’eût aucune peine.

3. Ainsi Daniel était au-dessus de tous les princes et satrapes, parce que l’esprit de Dieu était plus abondant en lui.

4. Or le roi pensait à l’établir sur tout le royaume ; d’où les princes et les satrapes cherchaient à trouver un moyen d’accusation contre Daniel du côté du roi ; et ils ne purent découvrir aucune

  1. Dn. 5,23 : Votre souffle vital, votre vie, votre âme.
  2. Dn. 5,25 : Mané, etc. Les sages du roi n’ont pu lire ces mots (voir verset 8), soit parce qu’ils pouvaient être en un caractère inconnu dans le pays, tel que l’hébreu ancien, le phénicien, le samaritain, soit parce qu’étant dépourvus de voyelles, isolés et sans suite, la lecture et par là même l’interprétation en devenaient tout naturellement impossibles ; soit enfin parce qu’ils étaient simplement exprimés par leurs lettres initiales ; hypothèse qui n’a rien d’invraisemblable, et qui exprimerait parfaitement l’embarras des sages du roi.
  3. Dn. 5,31 : Darius le Mède ; selon bien des savants, le même que les historiens grecs appellent Cyaxare II, fils d’Astyage ; mais ni l’histoire ni la critique ne fournissent des preuves suffisantes de cette identité.
  4. Dn. 6,1 : Cent vingt satrapes. Du temps d’Esther, où le royaume de Perse avait pris de plus grands accroissements par les conquêtes postérieures, on comptait cent vingt-sept satrap(i ?)es (voir Esther, 1, 1 ; 8, 9).