confiance en la bonté et la miséricorde de Dieu : ce contraste entre l’indignation
que lui causent les péchés d’Israël, et l’espérance que lui donne l’affection
paternelle de Dieu pour les enfants de Jacob, est la source des plus grandes
beautés de son livre. Rien de plus tendre que la manière dont le Seigneur parle
de son peuple, vi, 3-4 ; rien de plus énergique que sa réprobation du péché, v,
14 ; xiii, 8.
Les prophéties d’Osée ne forment qu’un seul tout ; elles ne renferment pas une série d’oracles écrits à des époques diverses, ou de discours prononcés et adressés au peuple en différents temps, comme les recueils des quatre grands prophètes ; c’est une composition d’un jet, faite en une seule fois, vers la fin de la vie du prophète, dans laquelle il résume lui-même et présente, dans leur ensemble, les prédictions qu’il avait promulguées pendant le cours de son ministère prophétique. Son livre se divise en deux parties : dans la première, i-iii, il expose, sous une forme symbolique, les infidélités d’Israël ; dans la seconde, iv-xiv, il interpelle directement le peuple, lui reproche ses crimes et lui annonce les maux qui en seront le châtiment, mais non sans lui promettre la fin de ses épreuves.
CHAPITRE 1.[1]
1. Parole du Seigneur qui fut adressée à Osée, fils de Bééri, dans les jours d’Ozias, de Joathan, d’Achaz et d’Ezéchias, rois de Juda, et dans les jours de Jéroboam, fils de Joas, roi d’Israël.[2]
2. Commencement[3] des paroles du Seigneur par Osée ; et le Seigneur dit à Osée : Va, prends pour toi une femme de fornications, et des enfants de fornications ; par-
- ↑ Os. 1,1-24 : Ire partie : Tableau symbolique de l’infidélité d’Israël, du chapitre 1 au chapitre 3. ― La première partie contient les prophéties qu’Osée avait faites sous le règne de Jéroboam II, chapitre 1, verset 2. Elle dépeint, sous une forme symbolique, les infidélités du peuple envers Dieu, la vengeance divine et le pardon qui sera enfin accordé au coupable. ― Premier symbole : ― 1o Du chapitre 1 au chapitre 2, verset 1. Osée reçoit du Seigneur l’ordre d’épouser une femme de fornications, figure d’Israël coupable ; il en a deux fils et une fille qui reçoivent des noms prophétiques ; l’aîné s’appelle Jezrahel, en souvenir de l’extermination de la maison d’Achab par Jéhu dans la plaine de Jezrahel, et pour annoncer la punition des descendants de Jéhu, parce qu’ils n’ont pas été plus fidèles qu’Achab et sa race ; la fille est nommée Lô-roukhâmâh, Sans miséricorde, pour signifier que la patience divine est à bout, et le second fils Lô-Ammi, Non mon peuple, pour marquer la séparation qui existe entre le Seigneur et son peuple. Cependant, si Israël se convertit, Dieu aura pitié de lui.
- ↑ Os. 1,1 : Jéroboam, fils de Joas, est Jéroboam II, contemporain d’Ozias, mais mort avant ce prince.
- ↑ Os. 1,2 : Commencement, etc. ; littéralement, le commencement de parler par le Seigneur dans Osée. On ne saurait en effet expliquer autrement que par l’ablatif le Domino de la Vulgate, laquelle d’ailleurs est parfaitement conforme au texte hébreu portant à la lettre : commencement de a parlé Jéhova dans Osée. Ainsi le sens est : Voici les premières paroles du Seigneur dans Osée. ― Prends pour toi une femme ; expression qui en