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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/2197

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[ch. i.]
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I MACHABEES.

dans la Grèce, fut sorti de la terre de Céthim, et qu’il eut frappé Darius, roi des Perses et des Mèdes,[1]

2. Il livra de nombreux combats, et s’empara des villes fortes de toutes les nations-, et tua les rois de la terre ;[2]

3. Et il passa jusqu’aux confins de la terre, il s’empara des dépouilles de la multitude des nations, et la terre se tut en sa présence.[3]

4. Et il assembla des forces, et une armée des plus puissantes, et son cœur s’éleva et s’enfla.[4]

5. Et il se rendit maître des contrées des nations, ainsi que des rois, et ils devinrent ses tributaires.

6. Et après cela, il tomba au lit, et il connut qu’il mourrait.

7. Et il appela ses serviteurs, les grands qui avaient été nourris avec lui dès la jeunesse, et il leur partagea son royaume pendant qu’il vivait encore.

8. Or Alexandre régna douze ans, et il mourut.[5]

9. Et ses serviteurs possédèrent un royaume, chacun dans son lieu.[6]

10. Et ils prirent tous le diadème après sa mort, et leurs fils après eux, durant beaucoup d’années, et les maux se multiplièrent sur la terre.

11. Et il sortit d’eux une racine pécheresse,[7] Antiochus l’Illustre, fils du roi Antiochus, qui avait été[8]

    lippe II, roi de Macédoine (360-336), succéda à son père en 336. ― Qui régna le premier dans la Grèce. Alexandre n’eut pas le titre de roi de Grèce, mais il en eut effectivement le premier la puissance. ― Darius III Codoman, dernier roi des Perses (336-331). Alexandre ayant passé l’Hellespont avec son armée, en 334, battit les Perses en juin de la même année, sur les bords du Granique, et Darius en personne, d’abord en novembre 333, à Issus, et enfin en octobre 331 près d’Arbèles. Darius fugitif périt assassiné et tout son empire tomba ainsi entre les mains d’Alexandre.

  1. I Macc. 1,1 : Céthim. C’est ainsi que les Hébreux nommaient la Macédoine. Voir plus bas, 1 Machabées, 8, 5 ; et Genèse, 10, 4 ; Isaïe, 1, 12 (?).
  2. I Macc. 1,2 : * Tua les rois de la terre, Bessus, meurtrier de Darius, qui avait pris le nom d’Artaxerxès et le titre de roi. Alexandre peut être considéré aussi comme ayant fait périr Darius, celui-ci ayant été assassiné à la suite de sa défaite.
  3. I Macc. 1,3 : Jusqu’aux confins de la terre, c’est-à-dire, jusqu’aux Indes ; les anciens ne connaissaient rien au-delà.
  4. I Macc. 1,4 : * Son cœur s’éleva. Il voulut se faire adorer comme un dieu et fit périr le philosophe Callisthène qui refusa de lui rendre un culte.
  5. I Macc. 1,8 : * Régna douze ans et huit mois, de 336 à 323. Pris de la fièvre dans la nuit du dernier jour de mai au 1er juin, il mourut le soir du 11 juin.
  6. I Macc. 1,9 : * Ses serviteurs, ses généraux, possédèrent un royaume, Antigone, en Asie, Ptolémée en Egypte, Séleucus à Babylone, puis à Antioche, Lysimaque en Thrace, Cassandre en Macédoine.
  7. I Macc. 1,11-67 : * Maux produits en Judée par les Juifs infidèles sous le règne d’Antiochus IV Epiphane, fils d’Antiochus III le Grand (222-187) et frère de Séleucus (187-175).
  8. I Macc. 1,11 : L’Illustre ; en Grec Epiphane. ― Du roi Antiochus le Grand. ― La cent trente-septième année du règne des Grecs ; elle répond à la cent soixante quatorzième avant Jésus-Christ. ― Du règne des Grecs ou de l’ère des Séleucides. Cette ère date de la victoire que Séleucus Ier Nicator, fondateur de la dynastie des Séleucides, remporta près du Tigre, sur Nicanor, général d’Antigone, pendant l’été de l’an 313 à 311 avant Jésus-Christ ; elle commence à l’automne 312, d’après le calcul des Syriens, et au printemps de la même année, d’après le calcul des Juifs. L’an 137 de l’ère des Séleucides correspond, d’après cette double manière de compter, à l’an 174 ou à l’an 175. ―