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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/2239

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14. Seulement il resta à Bethsura quelques-uns de ceux qui avaient abandonné la loi et les préceptes de Dieu ; car cette ville leur servait de refuge.[1]

15. Et le roi Alexandre apprit les promesses que Démétrius avait promises à Jonathas, et on lui raconta les batailles et les grandes actions qu’il avait faites, lui et ses frères, et les maux qu’ils avaient soufferts ;

16. Et il dit : Est-ce que nous trouverons un tel homme ? aussi nous en ferons maintenant notre ami et notre allié.

17. Et il écrivit et il lui envoya une lettre conçue en ces termes :

18. Le roi Alexandre à son frère Jonathas, salut.[2]

19. Nous avons appris à votre sujet que vous êtes un homme très puissant, et vous êtes digne d’être notre ami ;[3]

20. Aussi, maintenant nous vous constituons grand prêtre de votre nation, et nous voulons que vous soyez appelé ami du roi (et il lui envoya une robe de pourpre et une couronne d’or), afin que vous soyez attaché à nos intérêts, et que vous gardiez amitié avec nous.[4]

21. Et Jonathas se revêtit de la robe sainte au septième mois, en l’année cent soixantième, au jour solennel de la scénopégie, et il assembla une armée et fabriqua des armes en quantité.[5]

22. Et Démétrius l’apprit, et il fut contristé et dit :

23. Pourquoi avons-nous fait qu’Alexandre soit venu avant nous obtenir l’amitié des Juifs pour se fortifier ?

24. Je leur écrirai moi aussi des choses obligeantes, et leur offrirai des dignités et des dons, afin qu’ils soient avec moi pour me secourir.

25. Et il leur écrivit en ces termes : Le roi Démétrius à la nation des Juifs, salut.[6]

26. Nous avons appris, et nous nous sommes réjouis de ce que vous avez gardé notre alliance et que vous êtes demeurés dans notre amitié et ne vous êtes pas rapprochés de nos ennemis.

27. Et maintenant, continuez encore à nous garder la fidélité, et nous vous récompenserons pour ce que vous avez fait pour nous ;

  1. I Macc. 10,14 : Bethsura. Voir 1 Machabées, 4, 61.
  2. I Macc. 10,18 : La coutume entre les souverains de s’appeler frères est très ancienne (voir 3 Rois, 9, 13 ; 20, 33). D’ailleurs ce même nom se donnait alors assez souvent aux gouverneurs des provinces (voir 2 Machabées, 11, 22). ― Salut est à l’accusatif (salutem) comme complément d’un verbe, tel que donne ou souhaite, sous-entendu.
  3. I Macc. 10,19 : Très puissant. Comparer à 1 Machabées, 8, 1.
  4. I Macc. 10,20 : L’usage de la pourpre et de la couronne d’or était réservé aux rois, et à ceux à qui ils voulaient bien s’accorder. ― Ami du roi. Voir 1 Machabées, 2, 18.
  5. I Macc. 10,21 : Au septième mois. Voir Aggée, 2, 2. ― L’année cent soixantième. Voir le verset 1. ― La scénopégie ; c’est-à-dire la fête des tabernacles. ― Jonathas se revêtit de la robe sainte, insigne du souverain pontificat. Le pontificat était vacant depuis sept ans par la mort de l’impie Alcime, voir 1 Machabées, 9, 56, qu’Antiochus V Eupator avait imposé aux Juifs comme grand prêtre, voir 1 Machabées, 7, vv. 5, 21. Depuis le meurtre d’Onias III et la fuite de son fils en Egypte, il n’y avait plus de successeur légitime du grand prêtre Jésus, dans la famille duquel avaient été pris les souverains pontifes depuis la captivité. Jonathas, étant de race sacerdotale, pouvait recevoir cette dignité.
  6. I Macc. 10,25 : Salut (salutem). Voir le verset 18.