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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/2264

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6. Et je vous permets de faire battre la monnaie à votre propre coin dans votre contrée.[1]

7. Mais je veux que Jérusalem soit sainte et libre ; et que toutes les armes qui ont été fabriquées, et que les garnisons que vous avez établies, que vous occupez, vous restent.

8. Et toute dette, et tout ce qui doit être au roi, depuis ce moment et en tous temps vous sont remis.

9. Mais quand nous aurons conquis notre royaume, nous vous glorifierons, vous et votre nation, et le temple, d’une grande gloire, en sorte que votre gloire soit manifestée dans toute la terre.[2]

10. En l’année cent soixante et quatorzième, Antiochus partit pour le pays de ses pères, et toutes les armées vinrent à lui, en sorte que peu d’hommes demeurèrent avec Tryphon.

11. Et le roi Antiochus le poursuivit, et Tryphon vint à Dora, fuyant le long de la mer ;[3]

12. Car il savait bien que les maux s’amoncelaient sur lui, et que l’armée l’avait abandonné.

13. Et Antiochus s’approcha de Dora avec cent vingt mille hommes de guerre de pied, et huit mille cavaliers.

14. Et il investit la cité, et les navires qui étaient sur la mer s’approchèrent ; et on pressa la cité par terre et par mer, et on ne laissait personne entrer ou sortir.

15. Cependant Numénius et ceux qui étaient avec lui vinrent de la ville de Rome portant des lettres écrites aux rois et aux contrées, et dans lesquelles était contenu ceci :[4]

16. Lucius, consul des Romains, au roi Ptolémée, salut.[5]

17. Les messagers des Juifs nos amis sont venus vers nous, pour renouveler l’amitié et l’alliance anciennes, envoyés par Simon,

  1. I Macc. 15,6 : C’est donc de Simon Machabée que datent les plus anciens sicles hébreux, nom des monnaies hébraïques. Voir la note 25 à la fin du volume.
  2. I Macc. 15,9 : Antiochus VII traite ainsi Simon et les Juifs, parce qu’il a besoin de se ménager des amis et des secours contre Tryphon. Celui-ci, après a captivité de Démétrius II, laquelle était si favorable à son ambition, continuait à combattre contre les généraux du roi prisonnier, contre Dionysios en Mésopotamie, Sarpédon et Palamède en Syrie et Æschion à Séleucie sur la mer. Cette ville était en la possession de la reine Cléopâtre, successivement femme d’Alexandre Balas et de Démétrius II (voir plus haut, 1 Machabées, 10, 57). La crainte qu’inspirait Tryphon était si grande qu’Antiochus VII n’eut pas d’abord le succès qu’il avait espéré en quittant l’île de Rhodes : aucune ville ne voulut le recevoir et il était réduit à vivre errant et fugitif, lorsque Cléopâtre, craignant que le parti de Tryphon ne l’emportât à Séleucie, se résolut, pour conserver son titre de reine, à offrir au frère de son mari de l’épouser et assit ainsi sa fortune. Tryphon fut alors abandonné et le nouveau roi put en triompher.
  3. I Macc. 15,11 : ; 15.13 ; 15.25 Dora, ville maritime de la Palestine, au midi du mont Carmel. ― Le long de la mer, littéralement, par la maritime (per maritimam), sous-entendu, rive (ripa) ou côte (ora).
  4. I Macc. 15,15 : Numénius avait été envoyé à Rome par Simon, pour renouveler l’alliance avec les Romains (voir 1 Machabées, 14, 24).
  5. I Macc. 15,16 : Lucius Calpurnius Pison, selon plusieurs interprètes. ― Lucius Calpurnius Pison fut consul avec M. Popillius Lœnas, l’an de Rome 615, c’est-à-dire l’an 139 avant Jésus-Christ. Le second consul, Lœnas, n’est pas nommé dans cette lettre, parce qu’il était alors en Espagne. ― Au roi Ptolémée VII Physcon, qui, après la mort de son frère Ptolémée VI Philométor (voir plus haut, 1 Machabées, 11, 18), régna encore 29 ans.