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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/2276

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qui convient à l’auteur d’une histoire.

32. Mais chercher la brièveté du discours, et éviter les développements des choses, c’est ce qu’on doit accorder à celui qui fait un abrégé.

33. Dès ce moment donc, nous commencerons notre narration ; que ce que nous avons dit suffise pour la préface ; car il serait insensé d’être diffus avant de commencer une histoire et d’être concis dans l’histoire même.

CHAPITRE 3.


1. Donc, lorsque la sainte cité était habitée en toute paix, et que les lois aussi étaient encore parfaitement observées, à cause de la piété d’Onias, le pontife, et des esprits, qui avaient en haine le mal,[1]

2. Il arrivait que les rois eux-mêmes et les princes jugeaient ce lieu digne du plus grand honneur, et ornaient le temple de très riches présents.

3. En sorte que Séleucus, roi d’Asie, pourvoyait de ses revenus à toutes les dépenses qui regardaient le ministère des sacrifices.[2]

4. Mais Simon, de la tribu de Benjamin, constitué intendant du temple, s’efforçait, le prince des prêtres s’opposant à lui, d’entreprendre quelque chose d’inique dans la cité.[3]

5. Mais comme il ne pouvait vaincre Onias, il vint vers Apollonius, fils de Tharsée, qui en ce temps-là était gouverneur de la Cœlésyrie et de la Phénicie ;[4]

  1. II Macc. 3,1 : Onias. Voir 1 Machabées, 12, 7.
  2. II Macc. 3,3 : D’Asie. Voir 1 Machabées, note 8.6. Séleucus est Séleucus IV Philopator, fils et successeur d’Antiochus III le Grand (187-175). Sous les premiers Ptolémées, la Palestine avait appartenu à l’Egypte. Elle était tombée en la possession d’Antiochus III le Grand, quand ce prince eut remporté en 198 une grande victoire à Panéas. En mariant sa fille Cléopâtre au jeune Ptolémée V Epiphane, roi d’Egypte, il lui avait bien donné comme dot les provinces conquises de la Cœlésyrie, de la Phénicie et de la Palestine, mais en fait, il ne s’en était pas dessaisi, de sorte que son fils Séleucus IV hérita de la Palestine, comme de toute la Syrie. Le règne de Séleucus IV fut peu brillant. Accablé sous le poids des impôts que les Romains avaient imposés à son père (voir 1 Machabées, 8, 7), sa grande préoccupation fut de se procurer l’argent nécessaire pour satisfaire ses impitoyables vainqueurs. De là sa tentative pour faire piller le temple de Jérusalem par héliodore. Il périt assassiné par ce même Héliodore en 175.
  3. II Macc. 3,4 : Intendant du temple pour les affaires du dehors, ou purement temporelles, puisqu’appartenant à la tribu de Benjamin, il n’était ni prêtre ni lévite. Le désaccord qui s’éleva entre Simon et Onias devait provenir de difficultés concernant les achats pour le temple. Onias III alla plus tard se plaindre au roi de Syrie de la conduite de Simon, voir 2 Machabées, 4, 1-6 ; mais l’auteur sacré ne nous apprend pas quel fut le résultat de cette démarche. Le grand prêtre usurpateur Ménélaüs, dont il est parlé plus loin, voir 2 Machabées, 4, 23, était frère d’un Simon, sans doute le même que celui dont il est question ici.
  4. II Macc. 3,5 : Apollonius, fils de Tharsée…, gouverneur de la Cœlésyrie et de la Phénicie, doit être différent du collecteur d’impôts mentionné plus loin, voir 2 Machabées, 5, 24 ; 1 Machabées, 1, 30). C’est probablement l’Apollonius dont parle Polybe comme d’un homme ayant une grande situation à la cour de Séleucus et dont le fils, qui portait le même nom, était gouverneur de la Cœlésyrie, celui dont parle 1 Machabées, 10, 69.