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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/2317

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21. Machabée, considérant l’arrivée de la multitude, et l’appareil des armes diverses, et la férocité des bêtes, tendit les mains vers le ciel, et invoqua le Seigneur qui fait les prodiges, qui donne la victoire, non point selon la puissance des armes, mais comme il lui plaît, à ceux qui en sont dignes.

22. Il dit donc, invoquant le Seigneur de cette manière : Vous, Seigneur, qui avez envoyé votre ange sous Ezéchias, roi de Juda, et qui avez tué cent quatre-vingt-cinq mille hommes de l’armée de Sennachérib,[1]

23. Maintenant aussi, dominateur des cieux, envoyez votre bon ange devant nous dans la crainte et la frayeur de la grandeur de votre bras,

24. Afin qu’ils craignent, ceux qui viennent avec le blasphème contre votre saint peuple. Et c’est ainsi que Machabée pria.

25. Cependant Nicanor, et ceux qui étaient avec lui, approchaient au milieu des trompettes et des cantiques.

26. Mais Judas et ceux qui étaient avec lui, ayant invoqué Dieu par leurs prières, commencèrent l’attaque.

27. Combattant des mains, il est vrai, mais priant le Seigneur en leurs cœurs, ils ne tuèrent pas moins de trente-cinq mille hommes, grandement charmés de la présence de Dieu.

28. Et lorsqu’ils eurent cessé le combat, et qu’ils s’en retournaient avec joie, ils surent que Nicanor était tombé avec ses armes.

29. C’est pourquoi un cri ayant été jeté, et un bruit confus s’étant élevé dans la langue de leur patrie, ils bénissaient le Seigneur tout puissant.[2]

30. Mais Judas, qui, en toutes choses, était prêt, de corps et d’âme, à mourir pour ses concitoyens, ordonna qu’on coupât la tête de Nicanor et la main avec l’épaule, et qu’on les apportât à Jérusalem.

31. Lorsqu’il y fut arrivé, ayant convoqué ses compatriotes, et les prêtres auprès de l’autel, il fit venir aussi ceux qui étaient dans la citadelle,

32. Et ayant montré la tête de Nicanor, et la main criminelle qu’il avait étendue contre la sainte maison du Dieu tout puissant, en se glorifiant orgueilleusement,

33. Il commanda aussi que la langue ne l’impie Nicanor fût coupée, et donnée par morceaux aux oiseaux, et que la main de cet insensé fût suspendue en face du temple.

34. Tous donc bénirent le Seigneur du ciel, disant : Béni, celui qui a gardé son lieu sans être souillé ![3]

  1. II Macc. 15,22 : Voir 2 Machabées, 8, 19.
  2. II Macc. 15,29 : La langue de leur patrie, l’araméen. Voir 2 Machabées, 7, 8.
  3. II Macc. 15,34 : Son lieu, c’est-à-dire, son temple.