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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/2378

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[ch. viIi.]
L’ÉVANGILE SELON SAINT MATTHIEU.

maison, et il souffre violemment.

7. Jésus lui dit : J’irai, et le guérirai.

8. Mais le centurion répondant : Seigneur, dit-il, je ne suis pas digne que vous entriez sous mon toit ; mais dites seulement une parole et mon serviteur sera guéri.[1]

9. Car moi qui suis un homme soumis à la puissance d’un autre et qui ai sous moi des soldats, je dis à l’un : Va, et il va ; et à un autre : Viens, et il vient, et à mon serviteur : Fais cela, et il le fait.

10. Or Jésus, l’entendant, fut dans l’admiration, et il dit à ceux qui le suivaient : En vérité, je vous le dis ; je n’ai pas trouvé une si grande foi dans Israël.

11. Aussi je vous dis que beaucoup viendront de l’Orient et de l’Occident et auront place dans le royaume des cieux avec Abraham, Isaac et Jacob ;[2]

12. Tandis que les enfants du royaume seront jetés dans les ténèbres extérieures ; là sera le pleur et le grincement de dents.[3]

13. Alors Jésus dit au centurion : Va, et que selon que tu as cru il te soit fait. Et son serviteur fut guéri à cette heure même.

14. Jésus étant venu ensuite dans la maison de Pierre vit sa belle-mère gisante et ayant la fièvre.

15. Il lui toucha la main, et la fièvre la quitta ; aussitôt elle se leva, et elle les servait.

16. Le soir étant venu, on lui présenta beaucoup de démoniaques, et par sa parole il chassait les malins esprits, et il guérit tous les malades :[4]

17. Afin que s’accomplît la parole du prophète Isaïe, disant : Lui-même a pris nos infirmités et il s’est chargé de nos maladies.[5]

18. Or Jésus voyant une grande foule autour de lui ordonna de passer à l’autre côté de la mer.[6]

19. Alors un scribe s’approchant, lui dit : Maître, je vous suivrai partout où vous irez.

20. Et Jésus lui dit : Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel des nids ; mais le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête.[7]

21. Un autre de ses disciples lui dit : Seigneur, permettez-moi

    fussent seuls affectés, tandis que les nerfs sensitifs étaient entièrement libres et pouvaient, par là même, servir d’instruments à la douleur.

  1. Matth. 8,8 : Voir Luc, 7, 6.
  2. Matth. 8,11 : Voir Malachie, 1, 11.
  3. Matth. 8,12 : Les ténèbres extérieures désignent l’enfer. Jésus-Christ continue l’allégorie d’un festin. Or dans les festins, la salle était toujours bien éclairée ; de sorte que ceux qui en étaient expulsés se trouvaient dans les ténèbres, pleurant et grinçant des dents de dépit et de rage.
  4. Matth. 8,16 : Voir Marc, 1, 32. ― On a voulu expliquer les possessions dont il est parlé dans les évangélistes par de simples maladies ou par un dérèglement de l’imagination, ou par des possessions purement spirituelles, ou enfin par le seul emportement des passions. Mais les termes dont se sont servis les écrivains sacrés et Jésus-Christ lui-même sont trop clairs et trop explicites pour qu’on puisse les entendre autrement que l’Église les a toujours entendus, c’est-à-dire des possessions dans lesquelles le démon agit sur les corps.
  5. Matth. 8,17 : Voir Isaïe, 53, 4 ; 1 Pierre, 2, 24.
  6. Matth. 8,18 : * De la mer de Galilée.
  7. Matth. 8,20 : Voir Luc, 9, 58.