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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/2412

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celle qui suivait criaient, disant : Hosanna au fils de David : béni celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna au plus haut des cieux ![1]

10. Lorsqu’il fut entré dans Jérusalem, toute la ville fut émue, demandant : Qui est celui-ci ?[2]

11. Et la multitude répondait : C’est Jésus, le Prophète de Nazareth en Galilée.

12. Et Jésus entra dans le temple de Dieu, et chassa tous ceux qui vendaient et achetaient dans le temple ; il renversa même les tables des changeurs et les sièges de ceux qui vendaient des colombes ;[3]

13. Et il leur dit : Il est écrit : Ma maison sera appelée maison de prière ; mais vous en avez fait une caverne de voleurs.[4]

14. Et des aveugles et des boiteux s’approchèrent de lui dans le temple, et il les guérit.

15. Mais les princes des prêtres et les scribes, voyant les merveilles qu’il faisait et les enfants qui criaient dans le temple et disaient : Hosanna au fils de David, s’indignèrent,

16. Et lui dirent : Entendez-vous ce que disent ceux-ci ? Jésus leur répondit : Oui. N’avez-vous jamais lu : C’est de la bouche des enfants et de ceux qui sont à la mamelle,

  1. Matth. 21,9 : Voir Psaumes, 117, 26 ; Marc, 11, 10 ; Luc, 19, 38. ― Hosanna est un mot formé de l’hébreu signifiant : Sauvez, je vous prie, et renfermant, comme le latin vivat, non seulement le souhait d’une longue vie, mais d’une vie accompagnée de prospérité et de gloire.
  2. Matth. 21,10 : Lorsqu’il fut entré dans Jérusalem. Une tradition très vraisemblable fait entrer Notre-Seigneur dans la ville par la porte Dorée, située à l’est du temple et aujourd’hui murée.
  3. Matth. 21,12 : Voir Marc, 11, 15 ; Luc, 19, 45 ; Jean, 2, 14. ― Dans le temple, en grec, hiéron. Le texte original distingue toujours soigneusement le hiéron et le naos. Le hiéron était l’ensemble des bâtiments et des cours qui étaient consacrés à Dieu ; le naos était le sanctuaire proprement dit. Comme nos églises consistent exclusivement dans l’édifice qui est la maison de Dieu, nos langues n’ont point de termes propres pour désigner ces deux choses autrefois si distinctes. Le naos ou maison de Dieu proprement dite se composait d’un portique, puis du Saint où étaient l’autel des parfums, le chandelier à sept branches et les pains de proposition, et enfin du Saint des Saints où avait été d’abord l’arche et où le grand prêtre seul pouvait pénétrer une fois par an. Les sacrifices ne s’offraient point dans le naos, mais au dehors. Devant le naos était une cour ou terrasse, appelée le parvis des Prêtres ; c’est là qu’était l’autel des holocaustes sur lequel on offrait les victimes immolées au Seigneur. Les prêtres et les Lévites seuls pouvaient y pénétrer. Autour de cette terrasse en était une autre, plus basse de quinze marches, qui portait le nom de parvis des Israélites. À l’est, une cour élevée de cinq marches était réservée aux femmes. Une barrière séparait la cour des Juifs d’une troisième cour qui portait le nom de parvis des Gentils, parce que les Gentils eux-mêmes pouvaient y pénétrer, tandis qu’il leur était défendu sous peine de mort de pénétrer dans la cour d’Israël. Le parvis des Gentils était plus étendu à l’est et surtout au sud qu’au nord et qu’à l’ouest, parce que le naos n’était pas au milieu de la plateforme du mont Moriah, mais au nord-ouest. Le parvis des Gentils était fermé au levant par le portique de Salomon et au midi par le portique royal qui était beaucoup plus large que celui de Salomon. L’un et l’autre étaient magnifiques ; ils étaient formés de colonnes monolithes de marbre blanc de douze à treize mètres de haut. C’est sous ces portiques que se sont passées une partie des scènes racontées par les Evangiles, et en particulier celle des vendeurs du temple. ― Les tables de changeurs. « Ces usages se sont perpétués à Jérusalem, où, dans les rues voisines du bazar, les changeurs sont assis devant de petites tables chargées de diverses espèces de monnaie. » (J.-H. MICHON.)
  4. Matth. 21,13 : Voir Isaïe, 56, 7 ; Jérémie, 7, 11 ; Luc, 19, 46.