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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/2500

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74. Qu’étant délivrés de nos ennemis, nous le servions sans crainte,

75. Dans la sainteté et la justice, marchant devant lui tous les jours de notre vie.

76. Et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut ; car tu marcheras devant la face du Seigneur pour lui préparer les voies ;

77. Pour donner au peuple la science du salut, et pour la rémission de ses péchés,[1]

78. Par les entrailles de la miséricorde de notre Dieu, avec lesquelles est venu nous visiter le soleil se levant d’en haut,[2]

79. Pour éclairer ceux qui sont assis dans les ténèbres et l’ombre de la mort, pour diriger nos pieds dans une voie de paix.

80. Or l’enfant croissait et se fortifiait en esprit ; et il demeurait dans les déserts, jusqu’au jour de sa manifestation devant Israël.[3]

CHAPITRE 2.


1. Or il arriva en ces jours-là qu’il parut un édit de César Auguste, pour qu’on fît le dénombrement des habitants de toute la terre.[4][5]

  1. Luc 1,77 : Voir Malachie, 4, 5 ; Luc, 1, 17.
  2. Luc 1,78 : Voir Zacharie, 3, 8 ; 6, 12 ; Malachie, 4, 2.
  3. Luc 1,80 : Dans les déserts. Dans le désert de Judée. Voir Matthieu, 3, 1.
  4. Luc 2,1 : César Auguste, premier empereur romain, fils de Caius Octavius et d’Atia, nièce de Jules César, né en 62 avant notre ère. Adopté par Jules César, il forma pour venger la mort de son grand oncle, tué en 44, le second triumvirat avec Marc-Antoine et Lépide. Ce dernier fut bientôt mis de côté et Antoine fut complètement battu à la bataille d’Actium, en 31 avant Jésus-Christ. Octave, après cette victoire, reçut du sénat le titre d’empereur. En 27 avant Jésus-Christ il eut le titre d’Auguste. Il rétablit la paix dans tout l’empire et l’administra avec sagesse. Il mourut à Nole en Campanie, à l’âge de 76 ans, l’an 14 de notre ère. Hérode le Grand avait été nommé roi des Juifs en 40 avant Jésus-Christ par Antoine, avec son assentiment. Devenu seul maître de l’empire, Auguste confirma à Hérode, qui était venu le visiter à Rhodes, son titre de roi et il le favorisa pendant toute sa vie. Hérode à son tour bâtit Césarée sur la Méditerranée en son honneur et fit élever à sa gloire des temples non seulement à Césarée, mais aussi à Samarie et ailleurs. Auguste, de son côté, probablement par politique, fit une fondation pour qu’on offrît tous les jours à ses dépens deux sacrifices en son nom dans le temple de Jérusalem, ce qui fut exécuté fidèlement jusqu’au moment où éclata la guerre juive, en 66 de notre ère. En l’an 6, Auguste incorpora la Judée à la province romaine de la Syrie.
  5. Luc 2,1-2 : Le recensement de Cyrinus ou Quirinus. « On a trouvé à Ancyre, en Galatie, sur les murs d’un temple consacré à Auguste, un résumé de l’histoire de son règne, écrit par lui pour être placé dans son mausolée. Or, dans ce résumé il mentionne un recensement qu’il a fait des citoyens romains, recensement qui semble supposer un dénombrement général de l’empire. Il indique la date de cette opération, et cette date coïncide avec celle du Sauveur. Nous avons de plus le témoignage de plusieurs auteurs. Suétone († 140), dans son Histoire des douze Césars, rapporte qu’Auguste a fait trois fois le recensement de l’empire et qu’il en a laissé un cadastre : breviarium. Tacite († 130) dit à peu près la même chose. Saint Justin, né à Sichem, à 12 lieues de Jérusalem, écrivait vers 138, dans son apologie à l’empereur Antonin : Jésus-Christ est né à Bethléem. Vous pouvez vous en assurer, en consultant le recensement de Quirinus, votre premier gouverneur en Judée. Tertullien écrivait de même, 150 ans après la mort d’Auguste : Les pièces originales du dénombrement d’Auguste sont conservées dans les archives de Rome. Leur déposition fournit un témoignage authentique relativement à la naissance du Sauveur. D’après cet auteur, ce serait sous le gouvernement de Saturninus que le dénombrement aurait eu lieu ; mais cela n’empêche pas qu’il ait pu être exécuté par les soins de Quirinus, associé ou subordonné pour cet effet au gouverneur. » (L. BACUEZ.)