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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/2522

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pieds, vêtu et sain d’esprit, l’homme dont les démons étaient sortis, et ils furent remplis de crainte.

36. Et ceux qui lavaient vu, leur racontèrent comment il était échappé sain et sauf de la légion.

37. Alors tout le peuple du pays des Géraséniens le pria de s’éloigner d’eux, parce qu’ils étaient saisis d’une grande frayeur. Jésus donc, montant dans la barque, s’en retourna.[1]

38. Et l’homme, dont les démons étaient sortis, lui demandait instamment de rester avec lui. Mais Jésus le renvoya, disant :

39. Retourne en ta maison, et raconte quelles grandes choses Dieu t’a faites. Et il s’en alla, publiant par toute la ville les grandes choses que Jésus lui avait faites.

40. Or il arriva que lorsque Jésus fut de retour, la foule du peuple le reçut ; car tous l’attendaient.

41. Et voilà qu’il vint un homme, nommé Jaïre, qui était chef de la synagogue, et qu’il se jeta aux pieds de Jésus, le priant d’entrer dans sa maison ;[2]

42. Parce qu’il avait une fille unique d’environ douze ans, qui se mourait. Et il arriva que comme il y allait, il était pressé par la foule.

43. Or il y avait une femme malade d’une perte de sang depuis douze ans, laquelle avait dépensé tout son bien en médecins, et n’avait pu être guérie par aucun.

44. Elle s’approcha par derrière, toucha la frange de son vêtement, et aussitôt sa perte de sang s’arrêta.[3]

45. Jésus dit alors : Qui est-ce qui m’a touché ? Comme tous s’en défendaient, Pierre dit, ainsi que ceux qui étaient avec lui : Maître, la foule vous presse et vous accable, et vous demandez : Qui m’a touché ?

46. Mais Jésus repartit : Quelqu’un m’a touché ; car j’ai connu moi-même qu’une vertu était sortie de moi.

47. La femme, voyant qu’elle n’était pas restée cachée, vint, toute tremblante, et se jeta à ses pieds ; et elle déclara devant tout le peuple pourquoi elle l’avait touché, et comment elle avait été guérie à l’instant.

48. Et Jésus lui dit : Ma fille, votre foi vous a sauvée. Allez en paix.

49. Comme il parlait encore, quelqu’un vint dire au chef de la synagogue : Ta fille est morte, ne le tourmente pas.

50. Mais Jésus ayant entendu cette parole, dit au père de la jeune fille : Ne crains point, crois seulement, et elle sera sauvée.[4]

51. Et quand il fut venu à la maison, il ne laissa entrer personne avec lui, si ce n’est Pierre, Jacques et Jean, et le père et la mère de la jeune fille.

52. Or tous pleuraient et se lamentaient

  1. Luc 8,37 : Cette population à demi païenne craignait que la même chose n’arrivât à tous les troupeaux du pays.
  2. Luc 8,41 : Voir Matthieu, 9, 18 ; Marc, 5, 22. ― Jaïre, chef de la synagogue. Voir Marc, note 5.22.
  3. Luc 8,44 : La frange. Comparer à Matthieu, 9, 20.
  4. Luc 8,50 : Ne crains pas : la foi de Jaïre avait dû être ébranlée par le message qu’il venait de recevoir.