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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/2569

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LE

SAINT ÉVANGILE DE JÉSUS-CHRIST

SELON SAINT JEAN

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INTRODUCTION


La tradition est unanime à attribuer le quatrième Evangile à l’apôtre S. Jean. Tous les Pères qui parlent de l’auteur de cet évangile désignent S. Jean. Il en est de même des manuscrits et des canons, à commencer par celui de Muratori. S. Théophile, septième évêque d’Antioche († 180), S. Irénée († 202), Clément d’Alexandrie († 217), Terlullien (190) nomment sans hésitation l’Apôtre bien-aimé. S. Irénée nous apprend qu’il composa ce livre à Ephèse, où il vécut jusqu’au règne de Trajan (98-117). Suivant S. Jérôme, il fut le dernier des écrivains sacrés, et il se mit à l’œuvre au retour de Patmos, à la prière des pasteurs et des fidèles de l’Asie-Mineure. Il avait 90 ans suivant S. Épiphane, et probablement davantage.

Dès le milieu du second siècle, cinquante ans après sa publication, le quatrième évangile était partout connu comme l’œuvre de S. Jean.

Le témoignage de la tradition se trouve confirmé de tout point par les caractères de l’ouvrage. Il suffit de l’étudier avec attention pour se convaincre qu’il a paru après les trois autres, sur la fin du premier siècle, que celui qui l’a écrit, bien qu’il vécût parmi les Gentils, était né en Judée, qu’il avait été témoin des faits qu’il rapporte, et qu’il faisait partie du collège apostolique, enfin qu’il ne saurait être que S. Jean.

1o Cet évangile a été composé après les trois synoptiques. — Il en révèle l’existence de deux manières : par son silence sur certains points et ses allusions sur d’autres. — 1o D’abord son silence le suppose. Quoiqu’il sache très bien la durée de la prédication du Sauveur et qu’il en distingue les années par l’indication des solennités pascales, les faits qu’il rapporte ne remplissent qu’une petite partie de ce temps. On voit qu’il se tient dispensé de tout dire ou plutôt qu’il ne cherche qu’à suppléer aux omissions des synoptiques relativement au but qu’il se propose. Aussi est-il très bref sur le ministère du Sauveur eu Galilée, et passe-t-il sous silence des périodes entières de son ministère, tandis qu’il rapporte longuement ses voyages à Jérusalem à l’époque des principales fêtes. Aussi, quoiqu’il ait en vue d’établir la divinité de Jésus-Christ, quoiqu’il en