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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/2606

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Père ; pour laquelle de ces œuvres me lapidez-vous ?

33. Les Juifs lui répondirent : Ce n’est pas pour une bonne œuvre que nous te lapidons, mais c’est pour un blasphème, et parce que toi, étant homme, tu te fais Dieu.

34. Jésus leur repartit : N’est-il pas écrit dans votre loi : Je l’ai dit : Vous êtes des dieux ?[1]

35. Quand elle appelle dieux ceux à qui la parole de Dieu a été adressée, et que l’Ecriture ne peut être détruite,

36. Vous me dites, à moi que le Père a sanctifié et envoyé dans le monde : Tu blasphèmes ; parce que j’ai dit : Je suis le Fils de Dieu ?

37. Si je ne fais pas les œuvres de mon Père, ne me croyez point.

38. Mais si je les fais, quand bien même vous ne voudriez pas me croire, croyez aux œuvres, afin que vous connaissiez et croyiez que mon Père est en moi, et moi dans mon Père.

39. Ils cherchaient donc à le prendre, mais il s’échappa de leurs mains.

40. Et il s’en alla de nouveau au-delà du Jourdain, dans le lieu où Jean baptisait d’abord ; et il y demeura.[2]

41. Et beaucoup de personnes vinrent à lui, et ils disaient : Jean n’a fait aucun miracle.

42. Mais tout ce que Jean a dit de celui-ci était vrai. Et beaucoup crurent en lui.

CHAPITRE 11.


1. Or il y avait un certain malade, Lazare, de Béthanie, du bourg où demeuraient Marie et Marthe sa sœur.[3]

2. (Marie était celle qui oignit le Seigneur de parfum, et lui essuya les pieds avec ses cheveux ; et Lazare, alors malade, était son frère).[4]

3. Ses sœurs donc envoyèrent dire à Jésus : Seigneur, voilà que celui que vous aimez est malade.[5]

4. Ce qu’entendant, Jésus leur dit : Cette maladie ne va pas à la mort, mais elle est pour la gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu en soit glorifié.

5. Or Jésus aimait Marthe et sa sœur Marie, et Lazare.

6. Ayant donc entendu dire qu’il était malade, il demeura toutefois deux jours encore au lieu où il était ;

7. Et après cela, il dit à ses disciples : Retournons en Judée.

8. Les disciples lui dirent : Maître, tout à l’heure, les Juifs cherchaient à vous lapider, et vous retournez là ?

9. Jésus répondit : N’y a-t-il pas

  1. Jean 10,34 : Voir Psaumes, 81, 6.
  2. Jean 10,40 : Jean Baptiste.
  3. Jean 11,1-2 : Béthanie, voir Matthieu, 21, 17. ― Marie Madeleine, voir Matthieu, 27, 56. ― Marthe, voir Luc, 10, 38. L’Evangéliste suppose connus de ses lecteurs les détails donnés par saint Matthieu et saint Luc sur cette famille aimée du Seigneur. Voir les concordances.
  4. Jean 11,2 : Voir Matthieu, 26, 7 ; Luc, 7, 37 ; Jean, 12, 3.
  5. Jean 11,3 : « Souvent, on dit à Jésus dans son Evangile : venez Seigneur, et guérissez ; imposez vos mains, touchez le malade, ici on dit simplement : Celui que vous aimez est malade. Jésus entend la voix du besoin d’autant plus que cette manière de le prier a quelque chose, non seulement de plus respectueux et de plus soumis, mais encore de plus tendre. Qu’elle est aimable cette prière ! Pratiquons-la, principalement pour les maladies de l’âme. » (BOSSUET.)