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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/2693

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Juifs et gentils qui habitaient Ephèse ; et la crainte s’empara d’eux tous, et le nom du Seigneur Jésus était glorifié.

18. Beaucoup d’entre les croyants venaient, confessant, et déclarant ce qu’ils avaient fait.

19. Et beaucoup aussi de ceux qui avaient exercé les arts curieux, apportèrent leurs livres, et les brûlèrent en présence de tous ; et le prix en ayant été supputé, on trouva la somme de cinquante mille deniers.[1]

20. Ainsi croissait et s’affermissait puissamment la parole de Dieu.

21. Ces choses accomplies, Paul résolut, par un mouvement de l’Esprit-Saint, la Macédoine et l’Achaïe traversées, d’aller à Jérusalem, disant : Après que j’aurai été là, il faut que je voie Rome aussi.[2]

22. Et envoyant en Macédoine deux de ceux qui l’assistaient, Timothée et Eraste, il demeura lui-même quelque temps en Asie.[3]

23. Mais il survint en ce temps-là, un grand trouble au sujet de la voie du Seigneur.

24. Car un certain orfèvre, du nom de Démétrius, qui, faisant en argent de petits temples de Diane, procurait un gain considérable aux ouvriers,[4]

25. Les ayant assemblés, avec d’autres qui faisaient de ces sortes d’ouvrages, il dit : Hommes, vous savez que c’est de cette industrie que vient notre gain ;

26. Et vous voyez et entendez dire que ce Paul ayant persuadé non seulement Ephèse, mais presque toute l’Asie, il a détourné une grande multitude, disant : Ils ne sont pas dieux ceux qui sont faits par des mains.[5]

27. Or, non seulement nous courons risque que notre métier soit décrié, mais que le temple même de la grande Diane tombe dans le mépris, et que s’anéantisse insensiblement la majesté de celle que toute l’Asie et le monde entier révère.

28. Ce discours entendu, ils furent remplis de colère, et ils s’écrièrent, disant : Grande est la Diane des Ephésiens ![6]

29. La ville fut aussitôt remplie de confusion, et ils firent irruption dans le théâtre, y entraînant Gaïus et Aristarque, macédoniens, compagnons de voyage de Paul.[7]

  1. Act. 19,19 : Les arts curieux ou magiques. La magie était en si grand honneur à Ephèse, que les formules magiques qu’on portait en Orient comme amulettes s’appelaient lettres éphésiennes. ― Leurs livres, qui traitaient de la magie et en renfermaient les formules. ― Cinquante mille deniers, 43.5 francs (en 1 900).
  2. Act. 19,21 : La Macédoine et l’Achaïe. Voir Actes des Apôtres, 16, 9 et 18, 12. ― Rome, la capitale de l’empire, avait déjà des chrétiens assez nombreux dans son sein.
  3. Act. 19,22 : Timothée. Voir Actes des Apôtres, 16, 1. ― Eraste est probablement le même qui est nommé dans la seconde Epître à Timothée (4, 20), mais il n’est pas possible de savoir si c’est celui qui est qualifié de trésorier de Corinthe dans l’Epître aux Romains, 16, 23.
  4. Act. 19,24 : Démétrius faisait fabriquer de petits édicules qui représentaient le célèbre temple de Diane d’Ephèse, considéré par les anciens comme l’une des merveilles du monde. ― La Diane d’Ephèse différait de la Diane grecque. Elle se rapprochait de l’Astarté syrienne et par conséquent de Vénus.
  5. Act. 19,26 : Presque toute l’Asie proconsulaire. Voir Actes des Apôtres, 16, 6.
  6. Act. 19,28 : Grande était le titre spécial de la Diane des Ephésiens.
  7. Act. 19,29 : Gaïus, inconnu, différent du Gaïus d’Actes des Apôtres, 20, 4. ― Aristarque était de Thessalonique. Il était avec saint Paul à Rome (voir Actes des Apôtres, 27, 2) et il est mentionné comme collaborateur de l’Apôtre et prisonnier avec lui, voir Colossiens, 4, 10 et Philémon, 1, 24. D’après la tradition, il devint évêque d’Apamée.