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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/2714

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tous ; et l’ayant rompu, il se mit à manger.

36. Alors tous les autres ayant repris courage, mangèrent aussi.

37. Or nous étions dans le vaisseau deux cent soixante-seize personnes en tout.

38. Et quand ils furent rassasiés, ils allégèrent le vaisseau en jetant le blé dans la mer.

39. Lorsque le jour fut venu, ils ne reconnaissaient point la terre ; mais ils apercevaient un golfe qui avait un rivage, sur lequel ils songeaient à échouer le vaisseau s’ils le pouvaient.

40. Ainsi, après avoir levé les ancres, et en même temps lâché les attaches des gouvernails, ils s’abandonnèrent à la mer ; et ayant dressé l’artimon selon le vent qui soufflait, ils tiraient vers le rivage.[1]

41. Mais ayant rencontré une langue de terre baignée par deux mers de deux côtés, ils échouèrent le vaisseau ; et la proue s’étant enfoncée, demeurait immobile ; mais la poupe se déjoignait par la violence des vagues.[2]

42. Alors le dessein des soldats fut de tuer les prisonniers, de peur que quelqu’un d’eux ne s’enfuît en nageant.

43. Mais le centurion, voulant sauver Paul, les en empêcha et ordonna à ceux qui savaient nager, de se jeter à la mer les premiers, et de se sauver en gagnant la terre.

44. Pour les autres, on les fit passer sur des planches, et quelques-uns sur des débris du vaisseau. Et ainsi il arriva que tous gagnèrent la terre.

CHAPITRE 28.


1. Après nous être ainsi sauvés, nous apprîmes que l’île s’appelait Malte. Et les barbares nous montrèrent beaucoup d’humanité.[3]

2. Car ayant allumé du feu, à cause de la pluie tombante et du froid, ils nous ranimaient.

3. Alors Paul ayant rassemblé une certaine quantité de sarments, et les ayant mis au feu, une vipère que la chaleur en fit sortir s’élança sur sa main.

4. Dès que les barbares virent, cette bête qui pendait à sa main, : ils se dirent l’un à l’autre : Assurément, cet homme est un meurtrier, puisque, après avoir échappé à la mer, la vengeance ne permet pas qu’il vive.[4]

5. Et lui, secouant la bête dans

  1. Act. 27,40 : L’artimon ; d’autres traduisent voile du perroquet ou de misaine : petit mât arboré sur les hunes des autres mâts, et dont la voile sert moins à mouvoir qu’à diriger le navire.
  2. Act. 27,41 : Voir 2 Corinthiens, 11, 25.
  3. Act. 28,1 : Les barbares ; c’est-à-dire les restes des paysans africains qui étaient restés dans l’île, depuis que les Romains s’en étaient rendus maîtres ; ces paysans, ne parlant ni grec ni latin, étaient de ceux que les Grecs appelaient alors barbares. ― Malte. Quelques commentateurs croient qu’il s’agit ici de Meleda, dans le golfe de Venise, mais le plus grand nombre pensent que l’île ici nommée est bien celle qui est connue aujourd’hui sous le nom de Malte, dans la mer Méditerranée, au sud de la Sicile.
  4. Act. 28,4 : La vengeance, en grec Dikê, la vengeance divine personnifiée d’après les idées païennes.