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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/2740

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7. Que dirons-nous donc ? La loi est-elle péché ? Point du tout. Mais je n’ai connu le péché que par la loi ; car je ne connaîtrais pas la concupiscence si la loi n’eût dit : Tu ne convoiteras point.[1]

8. Or, prenant occasion du commandement, le péché a opéré en moi toute concupiscence. Car sans la loi, le péché était mort.

9. Et moi je vivais autrefois sans loi. Mais quand est venu le commandement, le péché a revécu.

10. Et moi je suis mort ; et il s’est trouvé que ce commandement qui devait me donner la vie a causé ma mort.

11. Ainsi le péché, prenant occasion du commandement, m’a séduit, et par lui m’a tué.

12. Ainsi la loi est sainte, et le commandement saint, juste et bon.[2]

13. Ce qui est bon est donc devenu pour moi la mort ? Loin de là ; car le péché, pour paraître péché, a, par une chose bonne, opéré la mort, de sorte qu’il est devenu par le commandement une source extrêmement abondante dépêché.[3]

14. Car nous savons que la loi est spirituelle, et moi je suis charnel, vendu comme esclave au péché.

15. Aussi ce que je fais, je ne le comprends pas ; car le bien que je veux, je ne le fais pas, mais le mal que je hais, je le fais.[4]

16. Or si je fais ce que je ne veux pas, j’acquiesce à la loi comme étant bonne.

17. Ainsi ce n’est plus moi qui fais cela, mais le péché qui habite en moi.

18. Car je sais que le bien n’habite pas en moi, c’est-à-dire dans ma chair. En effet, le vouloir réside en moi, mais accomplir le bien, je ne l’y trouve pas.

19. Ainsi

  1. Rm. 7,7 : Voir Exode, 20, 17 ; Deutéronome, 5, 21. ― Avant la loi mosaïque, on n’ignorait pas le péché, mais on n’y attachait pas la même importance ; on n’en sentait que très imparfaitement la gravité ; parce que d’un côté le mauvais penchant d’une nature corrompue aveuglait les esprits, et que de l’autre on manquait de cette règle extérieure, de cette censure visible, qui reprochait au pécheur le plus étourdi par la passion, ses dérèglements.
  2. Rm. 7,12 : Voir1 Timothée, 1, 8.
  3. Rm. 7,13 : Pour paraître péché ; c’est-à-dire pour montrer toute sa corruption.
  4. Rm. 7,15-17 : Saint Paul semble contredire ici ce qu’il a avancé plus haut (voir Romains, 6, 14), que le péché ne dominera plus ; mais cette contradiction n’est qu’apparente. En effet, le grand apôtre reconnaît deux captivités auxquelles nous pouvons être assujettis : celle des sens, qui étant accoutumés à trouver leur satisfaction dans l’assouvissement des besoins, contractent l’habitude de préférer le plaisir au devoir ; celle de la volonté, qui ne regarde comme bon et préférable que ce que les sens lui présentent comme plus doux. La grâce de Notre-Seigneur nous délivre de cette seconde captivité, qui est la seule réelle ; et c’est ce que saint Paul veut dire par ses paroles : Le péché ne vous dominera plus… vous êtes sous la grâce.Cette même grâce du Sauveur nous laisse au contraire sujets à la première, qui n’est pas un mal, mais une fragilité ; et c’est ce que signifient ces mots : Ce n’est plus moi qui fais cela, mais le péché qui habite en moi (voir verset 17).