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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/2771

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au Seigneur, lorsqu’il était esclave, devient affranchi du Seigneur ; de même celui qui a été appelé étant libre, devient esclave du Christ.

23. Vous avez été achetés chèrement ; ne vous faites point esclaves des hommes.[1]

24. Que chacun, mes frères, persévère devant Dieu dans l’état où il était, lorsqu’il a été appelé.

25. Quant aux vierges, je n’ai pas reçu de commandement du Seigneur, mais je donnerai un conseil, comme ayant obtenu de la miséricorde du Seigneur d’être fidèle.

26. J’estime donc que cela est avantageux, parce qu’à cause de la nécessité pressante il est avantageux à l’homme d’être ainsi.[2]

27. Es-tu lié à une femme ? ne cherche pas à te délier. N’es-tu point lié à une femme ? ne cherche pas de femme.

28. Cependant, si tu prends une femme, tu ne pèches pas ; et si une vierge se marie, elle ne pèche pas. Toutefois ces personnes auront les tribulations de la chair. Pour moi, je vous pardonne.[3]

29. Voici donc, mes frères, ce que je vous dis : Le temps est court ; il faut que ceux même qui ont des femmes soient comme n’en ayant pas ;

30. Et ceux qui pleurent, comme ne pleurant pas ; ceux qui se réjouissent, comme ne se réjouissant pas : ceux qui achètent, comme ne possédant pas ;

31. Et ceux qui usent de ce monde, comme s’ils n’en usaient pas ; car elle passe, la figure de ce monde.

32. Je voudrais que vous fussiez exempts de soucis. Celui qui est sans femme met sa sollicitude dans les choses du Seigneur, comment il plaira au Seigneur.

33. Au contraire, celui qui est avec une femme met sa sollicitude dans les choses du monde, comment il plaira à sa femme ; et il se trouve ainsi partagé.

34. De même la femme non mariée et la vierge pensent aux choses qui sont du Seigneur, afin d’être saintes de corps et d’esprit ; mais celle qui est mariée pense aux choses du monde : comment elle plaira à son mari.

35. Or je vous parle ainsi pour votre avantage, non pour vous tendre un piège, mais parce que c’est une chose bienséante, et qui vous donnera un moyen de prier le Seigneur sans empêchement.[4]

36. Si quelqu’un donc pense que ce lui soit un déshonneur que sa fille, déjà plus qu’adulte, reste vierge, et qu’il la doit marier ; qu’il fasse ce qu’il voudra, il ne péchera point si elle se marie.

37. Mais celui qui, sans nécessité, et étant pleinement maître de sa volonté, juge en son cœur

  1. I Cor. 7,23 : Voir 1 Corinthiens, 6, 20 ; 1 Pierre, 1, 18.
  2. I Cor. 7,26 : La nécessité pressante : « À cause des temps difficiles qui approchent, les temps qui doivent précéder le second avènement de Jésus-Christ (voir Matthieu, 24, 8-34). Les premiers chrétiens regardaient cet avènement comme prochain (voir Matthieu, note 16.28). » (CRAMPON) ― D’être ainsi ; c’est-à-dire de ne point se marier.
  3. I Cor. 7,28 : Pour moi, je vous pardonne ; je ne vous en fais pas un crime, je suis au contraire touché de compassion des maux auxquels vous vous exposez en entrant dans l’état du mariage.
  4. I Cor. 7,35 : Vous tendre un piège : « image empruntée à la chasse. Sens : pour vous priver de votre liberté chrétienne, ou vous faire tomber, comme dans un filet, dans des tentations qui seraient pires que toutes les tribulations du mariage. ― Sans empêchement : sans les tiraillements qui naissent du souci des choses du monde. » (CRAMPON, 1 885)