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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/2803

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vous trouvaient pas prêts, nous n’ayons (pour ne pas dire vous) à rougir à ce sujet même.

5. J’ai donc jugé nécessaire de prier nos frères de me prévenir près de vous, et de faire que l’aumône promise soit préparée, mais préparée comme une aumône, et non comme un don arraché à l’avarice.[1]

6. Or je vous le dis : Qui sème peu moissonnera peu ; et qui sème dans les bénédictions moissonnera aussi dans les bénédictions.

7. Que chacun donne comme il l’a résolu en son cœur, non avec tristesse ou par nécessité ; car Dieu aime celui qui donne avec joie.[2]

8. Et Dieu est puissant pour faire abonder toute grâce en vous ; afin qu’en toutes choses, ayant toujours tout ce qui vous suffit, vous abondiez en toutes sortes de bonnes œuvres,

9. Comme il est écrit : Il a répandu, il a donné aux pauvres ; sa justice demeure dans les siècles des siècles,[3]

10. Celui donc qui donne la semence au semeur lui donnera aussi le pain pour manger, et il multipliera votre semence, et donnera l’accroissement aux fruits de votre justice ;

11. Afin que, riches en toutes choses, vous abondiez en toute sincère générosité, laquelle opère par nous des actions de grâces à Dieu.

12. Mais la dispensation de cette collecte, non-seulement supplée à ce qui manque aux saints, mais produit avec abondance un grand nombre d’actions de grâces en vers le Seigneur ;[4]

13. Car, ayant la preuve de votre charité par cette dispensation même, ils glorifient Dieu de votre obéissance à l’Evangile du Christ que vous confessez, et de votre sincère générosité à faire part de vos biens et à eux et à tous les autres,

14. Prient pour vous et vous désirent, à cause de l’éminente grâce de Dieu en vous.[5]

15. Grâces à Dieu de son ineffable don !

CHAPITRE 10.


1. Et moi-même, Paul, je vous conjure par la mansuétude et la modestie du Christ, moi qui, étant présent, parais humble parmi

  1. II Cor. 9,5 : L’aumône, littéralement, la bénédiction ; mot qui en effet se prend, dans le Nouveau comme dans l’Ancien Testament, pour don, largesse, libéralité. Par extension, il signifie aussi don copieux, largesse abondante, et de là abondance, comme dans le verset suivant.
  2. II Cor. 9,7 : Voir Ecclésiastique, 35, 11.
  3. II Cor. 9,9 : Voir Psaumes, 111, 9. Justice. Ce mot signifie ici, comme dans Psaumes, 111, 9, d’où cette citation est tirée, et dans plusieurs autres endroits de l’Ecriture, bienfaisance, libéralité, aumône.
  4. II Cor. 9,12 : Mais la dispensation. Voir Actes des Apôtres, 8, 4. ― De cette collecte ; littéralement, de cet office, de ce devoir. Il s’agit incontestablement des aumônes qui devaient être recueillies à Corinthe et portées à Jérusalem. ― Aux saints. Voir Actes des Apôtres, 9, 13.
  5. II Cor. 9,14 : Sens : les judéo-chrétiens de Jérusalem, secourus par vous, prieront pour vous, et dans leur prières leur reconnaissance leur inspirera pour vous une tendre amitié ; ils comprendront que les Juifs et les gentils sont vraiment frères en Jésus-Christ : et cela à cause de la grâce, etc., de la foi, source de la charité, qu’ils verront briller en vous (verset 13).