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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/296

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Seigneur, saisissant des cailles au-delà de la mer, les porta et les abattit dans le camp, de tout côté autour du camp, dans l’espace du chemin qu’on peut faire en un jour ; et elles volaient en l’air à la hauteur de deux coudées au-dessus de la terre.[1]

32. Le peuple, se levant donc durant tout ce jour-là, toute la nuit, et le jour suivant, amassa des cailles, chacun au moins dix mesures ; et ils les firent sécher autour du camp.[2]

33. La chair était encore en leurs dents, et cet aliment n’était pas achevé ; et voilà que la fureur du Seigneur excitée contre le peuple, le frappa d’une très grande plaie.[3]

34. Aussi ce lieu fut-il appelé : Sépulcres de la concupiscence ; là, en effet, on ensevelit le peuple qui avait désiré de la chair. Mais sortis des Sépulcres de la concupiscence, ils vinrent à Haséroth et y demeurèrent.[4]

CHAPITRE 12.


1. Or Marie et Aaron parlèrent contre Moïse à cause de sa femme l’Éthiopienne,

2. Et dirent : Est-ce par le seul Moïse qu’a parlé le Seigneur ? Ne nous a-t-il pas également parlé ? Ce qu’ayant entendu le Seigneur,

3. (Car Moïse était l’homme le plus doux de tous les hommes qui demeuraient sur la terre)[5]

4. Il dit aussitôt à Moïse, à Aaron et à Marie : Sortez, vous trois seulement, pour aller au tabernacle d’alliance. Et lorsqu’ils furent sortis,

5. Le Seigneur descendit dans une colonne de nuée, et se tint à l’entrée du tabernacle, appelant Aaron et Marie. Lorsqu’ils furent venus,

6. Il leur dit : Ecoutez mes paroles : Si quelqu’un parmi vous est prophète du Seigneur, je lui apparaîtrai dans la vision, ou je lui parlerai en songe.[6]

  1. Nb. 11,31 : Voir Psaumes, 77, 26-27.
  2. Nb. 11,32 : Littéralement Amassa des cailles, qui peu, dix mesures.
  3. Nb. 11,33 : Voir Psaumes, 77, 30.
  4. Nb. 11,34 : Sépulcres de la concupiscence, en hébreu Qibroth Hattaavah, probablement l’Erweis el Ebierig actuel, éminence parfaitement adaptée pour un grand rassemblement de peuple et couverte à plusieurs lieurs à la ronde des vestiges d’un grand rassemblement et du séjour d’un grande multitude. ― Haséroth paraît désigner un campement permanent d’un peuple pasteur, comme on en trouve encore aujourd’hui des restes, dans le désert du Sinaï.
  5. Nb. 12,3 : C’est uniquement la conviction et la force de la vérité qui arrachent ces paroles Moïse ; et, s’il les a placées ici, c’est moins pour faire sentir combien son frère et sa sœur étaient coupables de le traiter si durement, que pour faire comprendre qu’il n’aurait jamais pensé à les en punir, quelque élevé qu’il fût au-dessus d’eux sous tant de rapports, et quelque fondé qu’il fût à le faire. Remarquons de plus que cet éloge ne passe pas les limites d’une modestie éclairée, et qu’il est des circonstances dans lesquelles les hommes même les plus modestes croient avec raison devoir se justifier de fausses imputations, et, par cela même, faire jusqu’à un certain point leur apologie. C’est souvent une justice qu’on se doit et qu’on doit à l’édification publique. Saint Paul (voir 2 Corinthiens, 11, vv. 10, 23, etc.), Jésus-Christ lui-même (voir Jean, 10, 36) se louent pour détruire les mauvaises impressions que leurs ennemis et leurs persécuteurs cherchaient à donner à leur sujet.
  6. Nb. 12,6 : Dans la vision prophétique, et non point dans une vision en général.