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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/2968

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APOCALYPSE DE SAINT JEAN.


la pensée d’une chose incomplète, tronquée, malheureuse ; douze au contraire donne l’idée d’universalité dans le temps ou dans l’espace.

Ces significations fondées sur l’association des idées semblent impliquer le principe que toutes les œuvres de Dieu se font avec nombre, poids et mesure, suivant des règles uniformes ; mais il ne faut pas trop presser ce principe. En fait de termes et de signification, la grande loi c’est l’usage ; et bien qu’ils aient parlé par inspiration, les auteurs sacrés, pour se faire entendre, ont dû prendre le langage de leur temps, avec ses imperfections comme avec ses qualités, et s’en servir de la même manière que d’autres auraient fait dans les mêmes circonstances.

L’Apocalypse a trois parties : — La première, i-iii, contient le prologue, avec des avis pour sept Eglises de la province d’Asie. Ces avis ont pour but de fortifier la foi des chrétiens et de ranimer leur ferveur. Notre Seigneur signale aux évêques un double péril : l’hérésie dans le présent et la persécution dans un avenir prochain. — La troisième partie, xx-xxii, offre le tableau des événements qui précéderont immédiatement la résurrection générale, puis l’annonce du triomphe final de Jésus-Christ et des saints, avec une conclusion assez courte qui fait comme le pendant du prologue. — La seconde, celle du milieu, iv-xix, est, sans comparaison, la plus étendue. C’est là que sont rapportées les visions prophétiques dont S. Jean fut favorisé. Elles ont pour objet les terribles épreuves par lesquelles l’Eglise doit bientôt passer, mais surtout le triomphe du Sauveur sur l’empire idolâtre et les châtiments réservés aux persécuteurs. Ces visions sont mentales et symboliques, du genre de celles que S. Thomas appelle imaginatives, c’est-à-dire qui, sans affecter les sens extérieurs, ne sont pas néanmoins purement intellectuelles. (L. Bacuez.)