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APPENDICE.


particulière appelée qesitâh, que la Vulgate a traduit par agneau ou brebis ; on ignore quel en était le poids et par conséquent la valeur (1).

4. — ÉGYPTIENS PESANT DES MÉTAUX PRÉCIEUX, COUPÉS EN FORME D’ANNEAUX, DANS UNE BALANCE, AVEC DES POIDS FIGURANT UNE ANTILOPE COUCHÉE (THÈBES).

2o Après la captivité et avant l’établissement de la dynastie hasmonéenne, les Juifs comptaient par dariques, célèbres monnaies perses, en or pur, portant d’un côté l’effigie du roi tenant une javeline ou un sceptre dans sa main droite et un arc dans

5. — DARIQUE, OR Modèle:NOTE.
la gauche ; sur le revers est gravé une sorte de carré irrégulier (3). Le nom hébreu

de ces pièces est darkemôn et ’adarkemôn, et il est traduit dans la Vulgate par solidus, drachma (4). L’évaluation de la darique est incertaine. Paucton l’estime 25 fr. (5).

  1. (1) On a souvent supposé, à cause de la traduction de la Vulgate, que le qesitâh portait l’empreinte d’un agneau, mais comme la monnaie frappée était complètement inconnue à l’époque de Jacob, cette supposition est inadmissible. Cependant il est possible que le qesitâh eût la forme d’un agneau ou fut équivalent à un poids figuré par un agneau, analogue aux poids assyriens et égyptiens, ayant la forme de lions, de bœufs, de canards, etc. On explique aussi le qesitâh par la coutume de plusieurs peuples de l’antiquité de prendre une brebis comme une sorte d’étalon monétaire.
  2. (3) Voir Figure 5. Le roi, agenouillé, porte la couronne ; il est vêtu de la longue robe perse ; sa barbe et ses cheveux sont longs. — On attribue à Darius l’introduction de la monnaie on Perse, d’où le nom de darique qui lui fut donné. Le type des dariques fut le même, à peu de choses près, pendant toute la durée du royaume perse.
  3. (4) 1 Esd., II, 60 ; viii, 27 ; II Esd., vii, 70, 71, 72 ; I Par., xxix, 7. Dans ce dernier passage, le mot darique est employé par anticipation, puisqu’il s’agit du temps de David ; mais Esdras, qui est probablement l’auteur des Paralipomènes, se sert du mot qui avait cours à son époque, comme nous exprimons quelquefois aujourd’hui en francs la valeur des monnaies anciennes ; comme l’a fait la Vulgate elle-même pour les dariques, qu’elle a rendues par « drachmes, » II Esd., vii, 70, 71, 72.
  4. (5) La darique était la 60e partie de la mine babylonienne et pesait 8 gr. 40.