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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/493

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32. Depuis ce jour Gédéon fut appelé Jérobaal, parce que Joas avait dit : Que Baal se venge de celui qui a démoli son autel.

33. Ainsi, tout Madian, Amalec et les peuples orientaux se réunirent, et passant le Jourdain, ils campèrent dans la vallée de Jezraël.[1]

34. Mais l’esprit du Seigneur remplit Gédéon, qui sonnant de la trompette, convoqua la maison d’Abiézer, afin qu’elle le suivît.

35. Et il envoya des messagers à tout Manassé, qui, lui aussi, le suivit ; et il envoya d’autres messagers à Aser, à Zabulon et à Nephthali qui vinrent à sa rencontre.

36. Alors Gédéon dit à Dieu : Si vous sauvez par ma main Israël, comme vous avez dit,

37. Je mettrai cette toison dans l’aire : s’il y a de la rosée sur la toison seule, et sur toute la terre de la sécheresse, je saurai que c’est par ma main, comme vous avez dit, que vous délivrerez Israël.

38. Et il fut fait ainsi. Et se levant de nuit, et pressant la toison, il remplit une conque de rosée.

39. Et Gédéon dit de nouveau à Dieu : Que votre fureur ne s’irrite point contre moi, si je fais encore une fois une tentative, en demandant un signe dans la toison. Je demande que la toison seule soit sèche, et que toute la terre soit mouillée de rosée.

40. Et Dieu fit en cette nuit-là comme il avait demandé : et il y eut de la sécheresse sur la toison seule, et de la rosée sur toute la terre.

CHAPITRE 7.


1. Ainsi Jérobaal, c’est-à-dire, Gédéon, se levant de nuit, et tout le peuple avec lui, vint à la fontaine qui est appelée Harad. Or, le camp de Madian était dans la vallée vers le côté septentrional de la colline fort élevée.[2]

2. Et le Seigneur dit à Gédéon : Il y a avec toi un peuple nombreux ; mais Madian ne sera point livré en ses mains ; de peur qu’Israël ne se glorifie contre moi, et ne dise : C’est par mes propres forces que j’ai été délivré.

3. Parle au peuple, et, tous l’entendant, publie : Que celui qui est craintif et timide s’en retourne. Et vingt-deux mille hommes du peuple se retirèrent de la montagne de Galaad et s’en retournèrent ; et seulement dix mille restèrent.[3]

  1. Juges 6,33 : Ils campèrent dans la vallée de Jezraël. La plaine de Jezraël a toujours exercé sur es enfants du désert une fascination irrésistible. De temps immémorial, au commencement du printemps, ils traversent le Jourdain et se dirigent vers Bethsan, qui, pour eux, est comme la porte du ciel. La plaine de Jezraël est bien en effet un petit paradis et digne de son nom de « semence de Dieu. » Elle charme tous les voyageurs par la richesse de son sol et l’exubérance de sa végétation. Cette exubérance est telle, qu’un homme à cheval y disparaît presque au milieu des hautes herbes. En avril, le blé ondule dans la vaste campagne.
  2. Juges 7,1 : Vers le côté septentrional de la colline fort élevée. Cette colline porte dans l’hébreu le nom de mont Moréh ; c’est le petit Hermon, au nord du mont Gelboé. Les habitants l’appellent aujourd’hui Duhy.
  3. Juges 7,3 : Voir Deutéronome, 20, 8 ; 1 Machabées, 3, 56. ― Parle au peuple, conformément à la loi du Deutéronome, 20, 8. ― De la montagne de Galaad. Il n’est pas douteux que Gédéon ne campât (pas ?) sur le mont Gelboé, sur le versant septentrional, à l’extrémité occidentale. Le texte porte à la vérité, le mont Galaad, mais il