La marche qu’il suit est toujours uniforme : il décrit le commencement, le caractère
et la fin de chaque règne ; il indique la mort et la sépulture de chaque roi
en termes à peu près identiques ; il apprécie les actions des princes d’après la
loi de Moïse et marque avec soin la chronologie.
Le Talmud et un grand nombre d’anciens commentateurs ont regardé Jérémie comme l’auteur du troisième et du quatrième livre des Rois. Plusieurs modernes adoptent cette opinion, en se fondant sur la ressemblance de langage et d’idées qu’on remarque entre cet ouvrage et les écrits du prophète. Cette opinion, sans être certaine, est très vraisemblable, car elle a pour elle la tradition en même temps que la similitude du style.
L’exactitude des livres des Rois par rapport aux événements politiques est universellement reconnue, et la découverte des inscriptions assyriennes, dans ces dernières années, l’a confirmée d’une manière éclatante. La seule partie de cette histoire sacrée qui soit attaquée par les ennemis de la foi est celle qui raconte la mission des prophètes, leurs prédictions et leurs miracles : ils les traitent de mythes ou de légendes, mais sans autres motifs que la négation du surnaturel, oubliant ou ne voulant pas admettre que Dieu peut révéler à l’homme un avenir qui pour lui est sans voiles, et commander à la nature dont il est l’auteur.