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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/638

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roi, soit sur moi et sur la maison de mon père ; mais que le roi et son trône soient innocents.

10. Et le roi reprit : Amène-moi celui qui te contredira, et il ne recommencera pas à te porter atteinte.

11. Elle répondit : Que le roi se souvienne du Seigneur son Dieu, afin que les proches du sang ne se multiplient pas pour le venger, et qu’en aucune manière ils ne tuent mon fils. Le roi dit : Le Seigneur vit ! il ne tombera pas de cheveu de ton fils sur la terre.[1]

12. La femme reprit donc : Que votre servante dise une parole à mon seigneur, le roi. Et il répondit : Parle.

13. Et la femme dit : Pourquoi avez-vous pensé une pareille chose contre le peuple de Dieu, et pourquoi le roi a-t-il dit cette parole, pour pécher, en ne rappelant pas celui qu’il a banni ?[2]

14. Nous mourons tous, et nous nous écoulons sur la terre comme les eaux qui ne reviennent point : et Dieu ne veut pas qu’une âme périsse ; mais il temporise, pensant que celui qui a été rejeté ne doit pas périr entièrement.[3]

15. Maintenant donc, je suis venue pour dire à mon seigneur le roi cette parole, le peuple présent. Et votre servante a dit : Je parlerai au roi, pour voir s’il accomplira de quelque manière la parole de sa servante.

16. Et le roi a écouté, pour délivrer sa servante de tous ceux qui voulaient exterminer de l’héritage de Dieu moi et mon fils en même temps.[4]

17. Que votre servante donc puisse dire : Que la parole de mon seigneur le roi s’accomplisse comme un sacrifice. Car comme est un ange de Dieu, ainsi est mon seigneur le roi, qu’il ne s’émeut ni de la bénédiction, ni de la malédiction : d’où le Seigneur votre Dieu même est avec vous.[5]

18. Et répondant, le roi dit à la femme : Ne me cache point la chose que je te demande. Et la femme lui répondit : Parlez, mon seigneur le roi.

19. Et le roi dit : Est-ce que la main de Joab n’est pas avec toi en toutes ces choses ? La femme répondit, et dit : Par le salut de votre âme, mon seigneur le roi ! il n’y a rien ni à gauche ni à droite de tout ce qu’a dit mon

  1. II Rois 14,11 : Les proches du sans, étaient les plus proches parents, qui, selon la loi, étaient les vengeurs obligés du sang versé.
  2. II Rois 14,13 : Contre le peuple de Dieu. Le peuple aimait Absalom, et le regardait comme héritier naturel du trône. ― Et pourquoi le roi, etc. ; ce qui signifie : Pourquoi le roi m’a-t-il parlé de manière à tomber en faute, puisque d’un côté, il m’accorde la grâce de mon fils, meurtrier de son frère, et que de l’autre, il refuse à son peuple le retour d’Absalom, qui n’est pas plus coupable que mon fils ?
  3. II Rois 14,14 : Voir Ezéchiel, 18, 32 ; 33, 11.
  4. II Rois 14,16 : Le roi a écouté, pour délivrer sa servante ; hyperbate, pour : Le roi a écouté sa servante pour la délivrer.
  5. II Rois 14,17 : S’accomplisse comme un sacrifice promis à Dieu ; ou bien : devienne comme un sacrifice agréable à Dieu. ― Qu’il ne s’émeut, etc. ; qui ne se laisse ébranler ni par les éloges, ni par le blâme des hommes.