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NOTICE


Moyen Âge, bien différente de celle du nord de la France qui a fait naître Rabelais et la plupart des humanistes français… Voilà aussi pourquoi les femmes prennent une part si vive à la vie littéraire de Lyon, beaucoup plus que dans aucune autre ville de la France. »

On comprend, dès lors, avec quelle force a grandi à Lyon le goût des belles lettres, facilité encore par l’extraordinaire développement de l’imprimerie dans notre ville. Des typographes tels que Seb. Gryphe, Jean de Tournes, Jean Frellon qui hébergeait Calvin, Étienne Dolet correcteur chez Gryphe, François Juste l’éditeur de Rabelais, tout dévoués à l’œuvre de Renaissance, ne pouvaient qu’attirer les érudits et les humanistes.

Ceux-ci affluèrent en grand nombre. Bonaventure des Périers demeurait à Lyon depuis 1535 pour collaborer avec Dolet à la publication des Commentaires de la langue latine. Rabelais y séjourne depuis l’été 1532 jusque vers la fin de 1538. Il remplit ses fonctions de médecin à l’Hôtel-Dieu avec si peu de zèle qu’il se voit congédié. C’est durant son séjour à Lyon qu’il lui naît un fils naturel — Théodule Rabelais — qui ne vécut que deux ans, mais que son père reconnut en lui donnant son nom. Marot vient en 1536 à Lyon. Il est tellement enchanté de