Et tant le pleur piteus t’a moleſté,
Que commençant quelque ſon delectable,
Tu le rendois tout ſoudein lamentable,
Feignant le ton que plein auoit chanté.
Et ſi te veus efforcer au contraire.
Tu te deſtens & ſi me contreins taire :
Mais me voyant tendrement ſoupirer,
Donnant faueur à ma tant triſte pleinte :
En mes ennuis me plaire ſuis contreinte.
Et d’un dous mal douce fin eſperer.
XIII.
Oh ſi i’eſtois en ce beau ſein rauie
De celui là pour lequel vois mourant :
Si auec lui viure le demeurant
De mes cours iours ne m’empeſchoit enuie :
Si m’acollant me diſoit, chère Amie,
Contentons nous l’un l’autre, s’aſſeurant
Que ia tempeſte, Euripe, ne Courant
Ne nous pourra deſioindre en notre vie :
Si de mes bras le tenant acollé,
Comme du Lierre eſt l’arbre encercelé,
La mort venait, de mon aiſe enuieuſe :
Lors que ſouef plus il me baiſeroit.
Et mon eſprit ſur ſes leures fuiroit.
Bien ie mourrois, plus que viuante, heureuſe.