III
LA FAMILLE DE LOUISE LABÉ. — SA NAISSANCE.
’est parmi les cordiers et les cordières
que naquit Louise Labé, et c’est dans ce
milieu que, malgré son talent et sa beauté,
les circonstances la maintinrent presque
toujours. Il n’est pas inutile de jeter un rapide coup
d’œil sur tout ce petit monde, afin d’observer ce qui
s’est agité autour d’elle de passions diverses, et
de constater sous quelles influences a dû éclore et
mûrir cette fine et gracieuse intelligence. Là est le véritable
intérêt de l’histoire, grande ou petite : réduite à
la recherche des curiosités biographiques que récèlent
les vieux papiers, l’histoire serait à la fois la plus stérile
et la moins attrayante des études ; mais si, en étudiant
la vie d’un homme ou d’une femme, on cherche sa
pensée, alors avec quel plaisir ne suit-on pas l’existence
de ces êtres charmants qui ont consacré à l’art quelques-