V
SON MARIAGE. — LA FAMILLE PERRIN. —
LE PROCÈS DE GENÈVE.
e son voyage au pays des beaux rêves il
ne restait à Louise Labé que la fatigue de
la route : lorsque les illusions qui l’avaient
isolée un instant des hôtes de la rue de
l’Arbre-Sec se furent envolées, elle se retrouva plus
mal que jamais dans la boutique de son père. Quelqu’un
du nom d’Ennemond Perrin s’offrit à l’en retirer,
et ce « bonhomme de Cordier, » qui venait à son
heure, dut produire l’effet de la Terre promise aux
yeux d’Israël fatigué de la manne et du désert. Il était
riche des biens de la terre, et de plus il était cordier,
Aux yeux du père Labé, cet homme constituait un bon
placement ; aux yeux de sa femme, un excellent débarras ;
à ceux de Louise, un changement d’existence : pour
tous, c’était le bonheur.
L’homme qui épousait Louise Labé n’est pas le seul à Lyon, dans ce temps-là, ni de son nom, ni de sa pro-