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« Le Chant de la Paix »

toi qu’illusion, c’était bien tout de même à elles que tu aurais dû t’arrêter pour atteindre ce bonheur que tu as poursuivi en vain. C’est à ce moment que l’on peut envisager la vie sous son vrai jour, apprécier à sa juste valeur Dieu et ses indestructibles vérités… Étudions-les profondément ces vérités ; servons-nous de notre esprit pour les admettre et de notre cœur pour les aimer afin d’être compris de ceux qui ne veulent pas reconnaître l’existence de leur âme, qui veulent malgré tout faire de leur vie, leur ciel. Ceux-là mêmes se rendront compte incontestablement que ces lois sont aussi faites pour eux, que leur destruction ne menace non pas seulement le bonheur et la vie future de leur âme, mais même leur vie et leur bonheur temporels. En effet, l’homme incroyant, celui qui ne sait plus respecter Dieu et ses préceptes, pourra-t-il respecter davantage l’individu, son semblable ? N’ayant plus rien pour l’arrêter, 11 suivra infailliblement les mauvais penchants de son cœur et alors naîtront pour toi et pour tous, des injustices de toutes sortes. Et si, révolté, tu t’avises de l’arrêter dans ses iniquités, il te répondra qu’il cherche comme toi-même le bonheur, qu’il suit le chemin que tu lui as tracé en proclamant que tous les moyens sont bons pour atteindre un illusoire bonheur. Tu vois dans quel abime tu te précipites ? C’est alors que tu t’apercevras de ta grave erreur en voyant que tous se retournent contre toi. Tu auras voulu le règne de la force et de la terreur ; victime de toi-même, n’ayant plus rien pour l’empêcher de glisser sur la pente fatale, les passions méprisables de toutes sortes auront vite fait de lui un homme au cœur méchant. Tu t’apercevras également que tu as livré à la cupidité de ces hommes tout ce que tu avais de plus cher. Tu verras alors ta femme et ta fille traînées dans la honte, on t’enlèvera tous tes biens, on te chassera de ta maison… Lorsque vaincu, anéanti, tu jetteras autour de toi un regard navré sur tou-